Le président américain Donald Trump a notifié au Congrès son intention de réduire de 4,9 milliards de dollars l’aide internationale via une manœuvre appelée « rescision de poche », une procédure peu utilisée et jamais testée légalement depuis près de 50 ans. Cette initiative concerne les fonds déjà approuvés pour des programmes d’aide étrangère, notamment ceux gérés par le Département d’État et l’ancienne Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Elle suscite de vives critiques et pourrait se heurter à des obstacles juridiques, car le Congrès doit encore approuver ou rejeter cette demande avant la fin de l’année fiscale, le 30 septembre 2025.
Parallèlement, le 28 août 2025, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Dorothy Shea, a exprimé la préoccupation des États-Unis face à l’intensification de la violence en Haïti. Selon elle, l’expansion territoriale des gangs menace de compromettre les progrès réalisés par la Police nationale haïtienne et la mission de soutien multinational MSS.
« Nous condamnons le recrutement d’enfants par les gangs armés et l’impact disproportionné de la violence sur les mineurs. En 2024, Haïti figurait parmi les pays où les violations et abus contre les enfants étaient les plus nombreux », a déclaré Dorothy Shea. Plus d’1,3 million de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été déplacées à cause des violences.
Pourtant, l’administration Trump a considérablement réduit le financement de l’USAID, principal soutien de l’aide humanitaire en Haïti. Selon l’UNICEF, ces coupes ont entraîné la suspension de milliers de programmes, privant des enfants et des jeunes filles de services essentiels, notamment le suivi après des violences sexuelles et la prévention ou le traitement du VIH et autres infections.
En 2024, les États-Unis représentaient près de 60 % de l’aide humanitaire destinée à Haïti, selon Amnesty International et 42 % de l’aide humanitaire mondiale. Le contraste entre la sensibilité affichée pour les enfants haïtiens et les mesures concrètes qui affaiblissent leur protection est saisissant. Cette dichotomie entre compassion proclamée et action réelle pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le terrain, laissant de nombreux enfants vulnérables face aux violences et aux maladies.
La suppression des fonds de l’USAID a mis brutalement en péril le travail de l’UNICEF, une conséquence tragique qui contraste cruellement avec les discours de compassion des responsables américains, alors que l’État haïtien n’a jamais indiqué comment il compenserait cette situation.
Lors du débat du Conseil de sécurité de l’ONU du 28 août, le musicien haïtien Jean Jean Roosevelt a livré une image saisissante de la situation : « La violence armée déchire Haïti comme une guitare brisée, dont les cordes ne résonnent plus qu’en larmes et en cris ». Aux côtés du chef de l’UNICEF, il a alerté sur un avenir d’enfants volé par l’insécurité, soulignant l’impact direct de la violence des gangs et des déplacements massifs sur les plus jeunes.
Le contraste entre la compassion affichée à l’ONU pour les enfants haïtiens et les décisions concrètes de Washington qui fragilisent leur protection reste frappant.
La rédaction
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