Une délégation du personnel du Sénat américain, en visite en Haïti du 26 au 28 juin 2025, a enchaîné une série de rencontres de haut niveau avec les principaux acteurs politiques, sécuritaires et diplomatiques du pays. Accompagnée de l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Henry Wooster, la délégation a notamment échangé avec le gouvernement de transition, la Police Nationale d’Haïti (PNH), la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), ainsi qu’avec des représentants du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Selon un communiqué de l’ambassade américaine, cette visite s’inscrit dans une dynamique de mobilisation du soutien international afin « d’aider les Haïtiens à lutter contre les gangs terroristes qui menacent de déstabiliser le pays ». Le CPT était représenté à cette occasion par Fritz Jean, Dr Gérald Gilles et Fritznel Joseph, tandis qu’une séance de travail a également réuni la délégation américaine avec le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le directeur général a.i. de la PNH, Rameau Normil.
À peine quelques jours après ces échanges, le Premier ministre Fils-Aimé s’est rendu au siège de la Direction Générale de la PNH, le lundi 30 juin, pour faire le point sur les défis sécuritaires du pays et les mesures à renforcer. Au cœur des discussions : la nécessité d’une réponse étatique efficace, coordonnée et durable.
Le chef du gouvernement a, de son côté, souligné la volonté de l’État d’optimiser la gestion publique, en particulier les procédures de décaissement, dans le but de soutenir les institutions dans leurs missions. La PNH a de son côté partagé ses besoins d’ajustements budgétaires pour gagner en réactivité sur le terrain, tout en assurant une gestion rigoureuse des fonds publics.
Le même jour, une autre initiative stratégique a vu le jour : une rencontre entre le Conseil Présidentiel de Transition dirigé par Fritz Jean et une délégation du secteur privé haïtien. Objectif affiché : poser les bases d’un cadre normatif concerté pour favoriser une gouvernance publique transparente et un environnement économique compétitif. Ce dialogue, présenté comme une priorité conjointe, ambitionne de :
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Garantir l’accès à l’information économique et financière publique ;
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Renforcer la traçabilité des échanges économiques ;
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Promouvoir une concurrence saine et équitable ;
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Instaurer des mécanismes de redevabilité juridiquement contraignants.
Étaient présents aux côtés de Fritz Jean, le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Métellus, ainsi que le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Ronald Gabriel.
Si les conseillers présidentiels Fritnel Joseph et Dr Gérald Gilles ont pris part aux échanges, l’absence de Laurent Saint-Cyr, représentant du secteur privé au CPT, n’a pas manqué d’être remarquée. Il était déjà absent lors de la rencontre avec la délégation du Sénat américain.
Plus d’un s’interroge sur les raisons qui retiennent M. Saint-Cyr à l’étranger depuis le 23 juin. Selon un communiqué de la Présidence, il aurait quitté le pays pour participer à un sommet à Londres, organisé par le Chatham House. Toutefois, sa participation effective à cet événement reste un sujet controversé.
Ces absences répétées, dans un moment diplomatique et stratégique majeur, suscitent des interrogations alors que Laurent Saint-Cyr doit officiellement entrer en fonction au sein du Conseil dès le mois prochain.
La Rédaction