Dans un contre-rendu publié ce mardi, les émissaires de la CARICOM, qui étaient en visite dans le pays, ont fait savoir que les allégations de corruption n’auraient pas pu survenir à un pire moment. Ils affirment qu’elles doivent être résolues rapidement afin de préserver l’intégrité de l’institution et la confiance du public dans le processus de transition. Voilà pourquoi, disent-ils, l’enquête de l’agence d’enquête anti-corruption sera d’une importance cruciale.
Les émissaires de la CARICOM, dans une mise en contexte, soulignent que cette visite s’inscrivait dans une perspective de vérification et d’évaluation des progrès accomplis dans le processus de transition afin de faire leur rapport aux dirigeants de l’organisation régionale.
Réalisée du 11 au 16 août dernier, cette visite a permis un échange de vues et un dialogue avec des représentants d’un large spectre de la société haïtienne, soulignent les émissaires évoquant notamment l’exécutif bicéphale, le directeur de la police, les responsables des secteurs de nomination, les dirigeants des partis politiques non représentés au CPT, ni au gouvernement, les associations de femmes et les responsables d’organisations de droits humains.
Les émissaires affirment également avoir rencontré des représentants des principaux partenaires internationaux d’Haïti dont le Canada, la France et les Etats-Unis ainsi que des représentants de la communauté internationale (Binuh, OEA et le commandant de la MMSS).
Les éminentes personnalités de la CARICOM affirment que la visite au CPT et au Premier ministre a permis de faire le point sur la situation générale, leurs activités et leurs projets ainsi que leurs préoccupations. Elles affirment avoir été encouragées par le fait que le CPT semble faire des efforts pour surmonter les retards dans la mise en place d’un certain nombre d’institutions et d’entités clés requises par l’Accord du 3 avril entre les parties prenantes, telles que le Conseil électoral provisoire (CEP), l’Organe de contrôle de l’action gouvernementale (OCAG), le Conseil de sécurité nationale et la Conférence nationale.
« La question de l’éloignement entre certains secteurs et leurs représentants au Conseil et des frictions qui en résultent a été soulevée. Le GEP a également discuté du malaise des parties prenantes résultant de la non-publication de l’Accord du 3 avril, de l’absence des institutions essentielles proposées, de l’inaction du Conseil et de l’impact négatif sur le Conseil de son inaction face aux allégations de corruption contre trois de ses membres », lit-on dans un contre-rendu.
Les émissaires ont aussi évoqué les difficultés rencontrées par la police haïtienne et la force kényane pour faire face à l’insécurité et soulignent que cela constitue une préoccupation majeure exprimée par les deux institutions de gouvernance. Cela reste la principale attente du peuple haïtien.
« La préoccupation commune exprimée était que la force kényane manquait à la fois de personnel et d’équipement et, par conséquent, n’avait pas la capacité de tenir le territoire reconquis. La nécessité de fournir un financement adéquat au MMSS pour résoudre rapidement ces pénuries d’équipement et de personnel a été soulignée, des nécessités également requises par la police haïtienne », poursuit le texte.
Ils affirment que lors des réunions avec un large éventail de représentants de la société civile et des partis politiques non représentés au sein du CPT et du gouvernement, l’opinion commune s’est dégagée sur la nécessité d’une réinitialisation et d’une reconfiguration du CPT.
Ils évoquent aussi les retards dans la mise en place des institutions essentielles, la nécessité d’une plus grande efficacité pour atteindre les principaux objectifs dans les délais impartis et l’impact corrosif des allégations de corruption qui ont contribué à la fragilité du processus de transition.
La Rédaction