«Je ne lui ai pas parlé depuis plus de quatre ans. Je suis prêt à le faire», assure le président russe lors de sa conférence de presse annuelle de fin d’année à Moscou à confirmé TV5MONDE.
Ce jeudi 19 décembre, Vladimir Poutine a exprimé lors de sa conférence de presse annuelle de fin d’année à Moscou sa disposition à rencontrer le président élu américain Donald Trump «à n’importe quel moment», en pleine spéculation sur le lancement d’un éventuel processus de paix autour de l’Ukraine.
«Je ne sais pas quand je vais le voir. Il ne dit rien à ce sujet. Je ne lui ai pas parlé depuis plus de quatre ans. Je suis prêt à le faire, bien sûr. À tout moment», a déclaré le président russe lors de sa grande conférence de presse annuelle à Moscou. «Et je serai également prêt à une rencontre, s’il le veut», a-t-il ajouté. «Si nous rencontrons un jour le président élu Trump, je suis sûr que nous aurons beaucoup de choses à nous dire», a-t-il dit.
Quant à Donald Trump, ce lundi il a également fait part de vouloir s’entretenir avec Poutine, et avec le président ukrainien, Zelensky, pour arrêter le «carnage» du conflit armé en Ukraine. Trump, qui doit prendre ses fonctions en janvier, a promis lors de sa campagne électorale de mettre un terme rapidement à la guerre, et a déjà appelé à un «cessez-le-feu immédiat» et à des pourparlers, si bien qu’Européens et Ukrainiens craignent qu’il puisse forcer Kiev à des concessions majeures et accorder une victoire géopolitique au Kremlin.
Des discussions avec l’Ukraine basées sur «les réalités du terrain»
Le président élu américain a affirmé que l’Ukraine devait s’attendre à «probablement» moins d’aide de la part de Washington et s’est dit opposé à l’utilisation par Kiev de missiles occidentaux pour frapper la Russie. Pour sa part, Vladimir Poutine a déclaré à de nombreuses reprises être prêt à des discussions avec l’Ukraine à condition qu’elles soient basées sur «les réalités du terrain», où les forces russes ont l’avantage depuis le début de l’année.
La Russie exige la concession de quatre régions partiellement occupées : celles de Donetsk et Lougansk dans l’est et celles de Zaporijjia et Kherson dans le sud ; en plus de la Crimée annexée en 2014, et que Kiev renonce à son ambition d’intégrer l’Otan.
Volodymyr Zelensky s’est longtemps opposé à toutes concessions, mais semble désormais affaiblir cette position ces derniers mois face aux difficultés de son armée sur le front et aux craintes d’un affaiblissement de l’aide occidentale. Depuis Bruxelles, il a pressé jeudi les Européens de ne pas abandonner son pays et de faire preuve d’unité, y compris avec les États-Unis, à quelques semaines du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.