Santo Domingo, 6 juin 2025 – Le propriétaire du magasin Mudan, situé sur l’avenue Duarte dans la capitale dominicaine, a été arrêté par les autorités pour avoir fait obstruction à une opération migratoire menée le 28 mai par la Direction Générale de l’Immigration (DGM), en collaboration avec les Forces armées et la Police nationale.
Le ressortissant chinois Po Xie, représentant légal du magasin, est accusé d’avoir agressé physiquement et verbalement des agents de l’immigration lors de l’intervention, ainsi que d’avoir incité des employés à s’opposer violemment à l’opération. Les tensions ont dégénéré en affrontements, causant plusieurs blessés parmi les agents et forçant les autorités à faire usage de gaz poivré pour disperser la foule.
Une opération ciblée contre le travail irrégulier
L’objectif de cette opération était d’interpeller des travailleurs en situation irrégulière. Trente-cinq ressortissants haïtiens, hommes et femmes, ont été arrêtés sur les lieux. Conformément à la loi générale sur l’immigration n° 285-04, qui autorise des inspections dans les lieux de travail pour vérifier le statut légal des employés étrangers, les autorités ont également infligé une amende de 450 000 pesos dominicains au magasin Mudan pour embauche répétée de travailleurs sans papiers.
Des images qui suscitent la controverse
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de chaos à l’extérieur du magasin, où les agents ont été confrontés à une foule hostile. On y voit des employés tenter de s’opposer à l’arrestation de leurs collègues haïtiens, tandis que les forces de l’ordre utilisent des méthodes de dispersion controversées.
Un climat de tension et des critiques croissantes
Bien que la DGM affirme agir dans le strict respect de la loi, l’opération soulève de vives préoccupations. Des organisations de défense des droits des migrants dénoncent la brutalité des interventions, le manque de garanties procédurales et les risques accrus de discriminations à l’encontre des travailleurs haïtiens en République dominicaine. Elles appellent les autorités à garantir le respect des droits fondamentaux, même dans le cadre des contrôles migratoires.
La DGM, de son côté, défend sa ligne dure en matière de régulation migratoire, rappelant que l’emploi de travailleurs sans papiers alimente l’exploitation, la fraude fiscale et l’insécurité sur les lieux de travail. Elle a appelé les employeurs à se conformer strictement aux dispositions légales sous peine de sanctions.
Une situation symptomatique d’un malaise plus large
Cet incident n’est pas isolé. L’avenue Duarte, connue pour son activité commerciale intense et la présence massive de travailleurs immigrés, est régulièrement le théâtre de contrôles similaires. Ces interventions, de plus en plus fréquentes, illustrent les tensions croissantes autour de la question migratoire dans le pays, notamment vis-à-vis de la communauté haïtienne.
La rédaction
Sources multiples