Liné Balthazar a tenté d’inviter les gangs à la table des discussions politiques, avec la Caricom. Des observateurs estiment qu’il les a tout simplement mis sur la table des débats devant décider de l’avenir de la Nation.
Dans un document soumis à la CARICOM, des dirigeants de plusieurs structures politiques (PTHK, Collectif du 30 janvier et une frange de l’accord du 21 décembre), font référence à la coalition de gangs dénommée « Viv Ansanm » sur la nécessité de recourir à la Cour de Cassation pour choisir le nouveau dirigeant de la transition et provoquent une grosse polémique.
Pour rétablir la vérité, plusieurs structures de la société civile, de partis politiques et de professionnels du Droit avaient dénoncé, dès le départ, cette gestion de neuf présidents réunis sous la dénomination “Conseil Présidentiel de la Transition” pour proposer la Cassation. Une démarche qui a été lors combattue et avec vigueur par ces mêmes parties prenantes signataires de la déclaration de la Caricom du 11 Mars 2024 qui ont échoué dans leur mission notamment dans le rétablissement de la sécurité.
Dans une interview accordée à Magic 9, le 10 janvier, le président du parti PHTK, Liné Balthazar, a rappelé que Viv ansanm est une entité sur le terrain qui propose aujourd’hui la Cassation.
Il a tenté de justifier sa démarche en faisant remarquer que « Viv Ansanm » est une entité qui existe dans le pays et qui a pris une position publique.
Il va plus loin en rappelant que l’ambassadeur américain en Haïti, Dennis Hankins, avait affirmé que, pour la sécurité de l’ambassade, des contacts avaient été établis avec des groupes armés notamment lorsque le bâtiment logeant l’ambassade à Tabarre, avait essuyé des tirs.
La position de M. Balthazar a provoqué de vives critiques.
Le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, juge scandaleuses les déclarations du leader du PHTK qui pense qu’on doit tenir compte de la position de la « Viv Ansanm ».
Il affirme qu’aucun démocrate ne devrait composer avec des criminels. Ces derniers, dit-il, ne peuvent pas faire partie de la solution pour la bonne gouvernance alors que certains de leurs leaders sont recherchés et sanctionnés pour crimes.
Dans une déclaration de presse, l’ancien député Abel Descollines affirme que les composantes majoritaires du Consensus du 21 décembre déclinent toute responsabilité dans l’aventure de tous ceux qui se sont associé à la fédération des groupes armés à travers l’adoption d’un document conjoint adressé à la CARICOM.
Il affirme que cette démarche traduit une forme de trahison face à la souffrance du peuple haïtien.
L’ancien ministre de la justice et de la sécurité publique, et dirigeant de la structure dénommée « Debout Citoyen », Me Lucmane Délile, estime que les responsables des structures politiques ayant signé le document envoyé à la CARICOM et qui fait référence à la position de la coalition « Viv Ansanm » devraient s’expliquer par devant les autorités judiciaires.
Cette coalition de criminels a fait beaucoup de mal au pays et nul ne devrait penser à la réhabiliter ou à l’inviter à la table des discussions politiques.
Il faut dire que récemment, le président et porte-parole de ce groupe, l’ancien policier Jimmy Chérizier, avait annoncé que « Viv Ansanm » s’était transformé en parti politique.
Le Collectif du 4 Décembre et des entités formant le collectif 30 janvier avec le PHTK dénonce le document citant la Coalition Viv Ansanm.
Le stratège politique de PHTK et de Michel Martelly aurait-il fait une fuite en avant ?
La Rédaction
