Washington, 25 août 2025 – Le président Donald Trump a signé un décret exécutif visant à criminaliser le brûlage du drapeau américain, malgré la protection constitutionnelle reconnue par la Cour suprême depuis l’arrêt Texas v. Johnson (1989). Cette décision relance un débat explosif aux États-Unis sur la liberté d’expression, le Premier amendement et les limites du pouvoir présidentiel.
Selon le décret, toute personne coupable de brûler le drapeau des États-Unis pourra être poursuivie. Trump a annoncé que la peine pourrait aller jusqu’à un an de prison ferme, sans libération anticipée, même si cette mention ne figure pas explicitement dans le texte.
Le décret s’attaque aussi aux étrangers : ceux-ci risquent l’expulsion immédiate, la révocation de leur visa ou l’annulation de leur naturalisation. Trump justifie sa décision en affirmant que ce geste « incite aux émeutes » et constitue une menace pour l’unité nationale.
Depuis plus de trente ans, la jurisprudence américaine considère le brûlage du drapeau comme une expression symbolique protégée. L’arrêt Texas v. Johnson (1989) avait tranché en faveur de la liberté d’expression, avec le soutien inattendu du juge conservateur Antonin Scalia.
En contournant cette jurisprudence, Trump charge l’avocate générale Pam Bondi de trouver une voie juridique pour réviser cette protection devant la Cour suprême, aujourd’hui plus conservatrice. Cependant, les organisations de défense des droits civiques dénoncent une « attaque frontale contre la Constitution » et promettent de contester rapidement ce décret devant les tribunaux.
La mesure a suscité un tollé non seulement parmi les défenseurs des libertés, mais aussi dans certains cercles conservateurs. Même des soutiens habituels de Trump jugent que cette décision pourrait se retourner contre lui.
Des experts soulignent également que la Maison-Blanche a exagéré la portée du décret en parlant d’une peine d’un an de prison, alors que ce n’est pas explicitement inscrit dans le texte.
En Haïti, le brûlage du drapeau américain est apparu comme un geste symbolique de rejet de l’ingérence de Washington. En 2019, plusieurs manifestations à Port-au-Prince, Cap-Haïtien et Saint-Marc ont donné lieu à des scènes où le drapeau étoilé a été incendié. Les protestataires dénonçaient le soutien américain au pouvoir en place, accusé de corruption et d’inaction face à la misère.
Au-delà d’Haïti, ce type de geste s’inscrit dans un mouvement plus large de révoltes contre la domination américaine. De l’Irak à l’Iran, du Venezuela à l’Afghanistan, et jusqu’en Corée du Sud ou aux Philippines, le drapeau américain a souvent été brûlé lors de protestations contre l’interventionnisme militaire, les sanctions économiques ou le soutien de Washington à certains régimes contestés. Ces mises en scène publiques, largement relayées par les médias, illustrent un rejet non seulement de la politique étrangère des États-Unis, mais aussi de ce qu’elle peut représenter.
La rédaction
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