À l’occasion de la Journée mondiale des micro, petites et moyennes entreprises (MPME), célébrée chaque 27 juin, la Banque de la République d’Haïti (BRH) attire l’attention sur les réalités souvent ignorées des petits entrepreneurs haïtiens. Selon les résultats de l’enquête FinScope 2023, la majorité de ces entreprises évoluent dans une grande vulnérabilité structurelle.
Quelques chiffres clés à retenir :
89 % des MPME ne sont pas enregistrées officiellement auprès des autorités (secteur informel).
99 % fonctionnent exclusivement en espèces, sans aucun usage des paiements électroniques ou bancaires.
92 % ne tiennent aucun registre comptable.
30 % n’ont accès à aucun service financier, que ce soit un compte bancaire, un crédit ou une assurance.
Ces données alarmantes traduisent l’ampleur des défis auxquels font face les petits entrepreneurs dans le pays. L’absence de formalisation, le recours exclusif au cash, et le manque d’outils de gestion empêchent souvent ces entreprises de croître, d’avoir accès au crédit ou de survivre à des chocs économiques.
Des défis… mais aussi des solutions
Pourtant, tout n’est pas sombre. La BRH rappelle qu’il existe des solutions pour accompagner les MPME vers une plus grande résilience économique et une formalisation progressive. Parmi ces pistes :
La digitalisation des paiements, via les portefeuilles mobiles ou les terminaux électroniques, pour limiter les risques liés au cash et élargir l’accès aux services.
La tenue de registres simples, même à la main ou via des applications gratuites, pour mieux suivre les ventes, les dépenses et préparer des demandes de prêt.
L’enregistrement des entreprises, même au niveau local, pour bénéficier de programmes d’appui, de subventions ou de formations.
L’éducation financière, qui reste un levier essentiel pour permettre aux petits entrepreneurs de faire des choix stratégiques éclairés.
Les MPME sont les moteurs silencieux de l’économie haïtienne. Il est temps de les écouter, de les soutenir et de leur donner les outils nécessaires pour transformer leur potentiel en réussite.
La rédaction