Au cours du troisième trimestre 2024, l’activité économique a évolué dans un environnement caractérisé par une reprise lente au niveau international. Les goulots d’étranglement, ralentissant la tendance à la désinflation observée depuis le trimestre antérieur, ont porté les principales banques centrales à être moins enclines au desserrement rapide des conditions financières.
Au niveau national, après deux trimestres de contraction économique (ICAE” :-4 % sur le premier semestre 2024) résultant des chocs ayant trait aux tensions socio-politiques et à la rareté des produits de base sur le marché, une relative reprise des activités commerciales a été constatée, alors que celles liées à la production tardent encore à être relancées. La production nationale continue d’être conditionnée aux aléas climatiques et aux contraintes d’ordre socio-politique qui pèsent sur la sphère réelle de l’économie. De plus, le taux d’inflation s’est replié en variation mensuelle sur le trimestre considéré, alors que sur une base annuelle, il s’est inscrit en hausse.
En dépit de cet environnement socio-politique volatil, la BRH a maintenu ses objectifs visant à favoriser la stabilité interne et externe de la monnaie nationale, tout en mettant en œuvre certaines mesures en vue de soutenir l’économie, notamment le secteur financier et les entreprises débitrices du système, victimes de cette crise multidimensionnelle.
ÉCONOMIE HAÏTIENNE
SECTEUR RÉEL ET ÉVOLUTION DES PRIX
Au niveau national, après une contre-performance de 4 % sur la période allant d’octobre 2023 à mars 2024, une relative reprise de l’activité économique a été observée au cours du troisième trimestre 2024, à la suite de l’atténuation des effets des chocs liés à l’environnement sécuritaire délétère et la rareté des produits pétroliers à la pompe?. En effet, l’apaisement modéré du climat socio-politique a permis un assouplissement partiel des restrictions sur la circulation des personnes et des biens, entraînant ainsi une augmentation des activités commerciales. Ceci s’est traduit en un meilleur approvisionnement des marchés, lequel a surtout été impulsé par les produits d’importation à la suite de la réouverture du port et de l’aéroport de Port-au-Prince, la production agricole en Haïti restant peu dynamique.
Malgré l’amélioration de la pluviométrie au cours du troisième trimestre 2024, le secteur agricole est resté en proie au stress hydrique en raison du caractère spatio-temporel des précipitations. Ceci a négativement impacté la performance de la campagne agricole de printemps. Il en est résulté une diminution de l’offre alimentaire nationale, laquelle continue de pâtir de la faiblesse des revenus des exploitants agricoles, de la diminution des surfaces cultivables et de la cherté des intrants.
Conséquemment, l’inflation au cours du trimestre sous revue s’est caractérisée par une tendance à la hausse en glissement annuel, alors que sur une base mensuelle, un ralentissement du rythme de progression des prix a été constaté. Après 26,7 % en mars 2024, la variation annuelle de l’IPC s’est établie à 28,9 % en juin 2024. Par contre, la réduction des effets perturbateurs des troubles socio-politiques observés au trimestre précédent, joint à l’évolution contenue du taux de change, entre autres, a conduit à une décélération de l’inflation en rythme mensuel, laquelle est passée de 4,7 % à la fin du trimestre antérieur à 1 % en juin 2024.
La note sur la Politique Monétaire pour le 3ème trimestre de l’exercice fiscal 2023-2024 dit tout.
Avec BRH