Plus de 20.000 personnes ont été déplacées dans la capitale haïtienne Port-au-Prince en seulement quatre jours, dont plus de 17.000 accueillies dans 15 sites de déplacement alors que la violence des gangs s’intensifie, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Fermeture du trafic aérien
La fermeture du trafic aérien suite aux tirs ciblés sur trois avions commerciaux survolant Port-au-Prince, l’accès restreint au principal port maritime du pays et les routes peu sûres contrôlées par des groupes armés ont laissé la zone métropolitaine dans un état de paralysie quasi totale, aggravant les souffrances de populations déjà en situation de vulnérabilité.
Dans son dernier communiqué du 15 novembre 2024, l’OIM note que les groupes criminels de la capitale poursuivent leur expansion, prenant le contrôle de nouveaux quartiers et isolant davantage les communautés. Des factions autrefois rivales, qui s’affrontaient pour des conflits territoriaux, ont uni leurs forces et formé des alliances pour lutter contre les efforts de la police nationale, qui, confrontée à un manque de ressources, reste débordée et doit faire face à des défis importants pour contenir l’escalade de la violence.
La violence liée aux gangs a causé près de 4.000 décès en 2024, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. La violence basée sur le genre, y compris la violence sexuelle utilisée comme arme de terreur, a atteint des niveaux alarmants. Les femmes et les enfants sont touchés de manière disproportionnée, 94 % des femmes et des filles déplacées étant exposées à un risque élevé de violence.
« L’isolement de Port-au-Prince amplifie une situation humanitaire déjà désastreuse », a déclaré Grégoire Goodstein, Chef de mission de l’OIM en Haïti. « Notre capacité à fournir de l’aide est à la limite de ses possibilités ».
En novembre, le plan de réponse des Nations Unies, d’un montant de 674 millions de dollars, n’était financé qu’à hauteur de 42 %.
Avec ONU INFO