Suite à sa dernière réunion, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a publié sur sa page officielle le 30 août 2024 sur Haïti notamment sur le mandat de la mission multinationale en Haïti et la mise en place de la sécurité pour arriver aux élections.
Action attendue du Conseil
Selon son dernier rapport, le Conseil de sécurité pourrait renouveler, en septembre, l’autorisation de la mission multinationale d’appui à la sécurité (MSS) en Haïti. La résolution 2699 du 2 octobre 2023 autorisait la mission pour une période initiale de 12 mois, qui serait réexaminée après neuf mois, et exigeait des pays participants qu’ils notifient au Secrétaire général leur intention de fournir du personnel.
D’après des évaluations ultérieures, la mission compterait jusqu’à 2 500 agents, déployés par phases, pour un coût annuel d’environ 600 millions de dollars.
Rappel
Le déploiement de la mission était initialement prévu en février, mais ce calendrier a été reporté à plusieurs reprises pour plusieurs raisons, notamment un manque de financement, une contestation judiciaire au Kenya et une recrudescence de la violence des gangs en Haïti. La flambée de violence a conduit à un accord négocié par la Communauté des Caraïbes (CARICOM) pour remplacer le Premier ministre par intérim Ariel Henry par un Conseil présidentiel de transition (TPC) chargé d’organiser des élections d’ici février 2026. En juin et juillet, le Kenya a déployé les deux premiers contingents de la mission, soit un total de 400 officiers. Au moment de la rédaction du présent rapport, un troisième contingent en provenance de la Jamaïque devait être déployé prochainement.
La Mission et la PNH
La mission MSS aurait déjà aidé la PNH à reprendre avec succès des quartiers de Port-au-Prince qui étaient auparavant sous le contrôle des gangs, selon certains médias étrangers.
Cependant, elle reste sous-approvisionnée, manquant de capacités essentielles telles que des moyens aériens et des véhicules blindés à tourelle, tout en continuant de faire face à des pénuries de personnel et d’équipement qui limitent sa capacité à prendre et à tenir des territoires au-delà de la capitale. La mission a également fait l’objet de critiques pour son manque de transparence, car elle a dissimulé des détails sur son concept d’opérations, invoquant des problèmes de sécurité, souligne le rapport.
Conformément à la résolution 2699, qui demandait au Secrétaire général de formuler des recommandations sur une éventuelle adaptation du mandat de la mission MSS dans un délai de neuf mois, le dernier rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), daté du 27 juin, indiquait que le mandat de la mission « reste valide et restera nécessaire au-delà d’octobre 2024 ». Il a ajouté que « les tâches mandatées de rétablir la sécurité en Haïti et de créer des conditions de sécurité propices à la tenue d’élections libres et équitables nécessiteront un déploiement continu, au moins jusqu’au rétablissement d’autorités démocratiquement élues ».
Le rapport a averti que les contributions et les promesses de dons que la mission a reçues à ce jour – qui comprennent plus de 300 millions de dollars de soutien logistique et financier promis par les États-Unis, en plus des 21 millions de dollars déposés dans le fonds d’affectation spéciale de la mission administré par l’ONU – restent insuffisantes pour permettre à la mission de répondre à ses besoins budgétaires et opérationnels et d’assurer sa présence pendant toute la durée de la transition politique en Haïti. Selon le rapport, la mission ne sera pas en mesure d’achever un déploiement de 12 mois sans « financement supplémentaire substantiel ».