Port-au-Prince, le 23 juillet 2025 – Ils sont tombés à Liancourt, en uniforme, en mission, mais le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ne semble pas les pleurer tous. Dans un communiqué publié ce mardi, le CPT rend hommage à trois policiers de l’UDMO abattus par des bandits dans l’Artibonite : Jean Louis Daniel, Dareus Daniel et Fegensly Mertus. Mais le quatrième agent, dont le cadavre a été tout aussi profané, n’est même pas mentionné.
Le communiqué du bureau de la communication la présidence, signé par le président du CPT Fritz Alphonse Jean, évoque un “acte barbare et inhumain” sans toutefois mentionner les images insoutenables qui ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant des corps mutilés, humiliés, traînés et brûlés. Le mot “profanation” est soigneusement évité. Liancourt, théâtre du drame, n’est même pas nommé.
Plus troublant encore, aucune référence au directeur général de la PNH, Rameau Normil, pourtant à la tête du haut commandement policier. Qui dirige la stratégie sécuritaire ? Qui répond de l’échec opérationnel ? Qui assume ? Qu’en est-il de ces 177 130 000.00 de gourdes mises à disposition de la PNH ? Les ministres de la Justice Patrick Pélissier et des Finances Alfred Métellus devraient titrer cela au clair pour les familles endeuillées et la population.
Dans le communiqué de M. Jean, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé est désigné comme chef du CSPN et chargé de “mobiliser les ressources nécessaires”. Mais la population attend des actes, pas des formules vides. Les bandits de l’Artibonite imposent leur loi depuis des mois, et malgré les réunions au sommet, rien ne semble enrayer leur emprise. La task-force gérée par la Primature et le CPT était-elle au courant de l’opération, pourquoi les fameuses drones Kamikazes n’ont pas été vues dans cette attaque « guet-apens » connue et dénoncée préalablement.
La “task-force” dirigée par la Primature et le CPT était-elle au courant de cette opération ? Pourquoi aucun renfort tactique, aucun drone kamikaze – n’a été mobilisé pour protéger les agents pris dans l’embuscade ? Le silence est accablant.
Au-delà de l’émotion contrôlée du communiqué, c’est l’incapacité flagrante de l’État à prévenir, protéger et riposter qui indigne. Pendant que des policiers sont tués, humiliés, exposés publiquement, le pouvoir se contente d’un texte poli, sans nommer ni les bandits, ni les failles.
Qui commande la sécurité ? Qui assume l’échec ? Et pourquoi la technologie supposément à disposition n’a-t-elle pas été utilisée ?
La rédaction


