« Il est choquant de constater qu’en dépit de l’horreur de la situation sur le terrain, les armes continuent d’affluer », a fait valoir M. Türk, appelant à « une mise en œuvre plus efficace de l’embargo sur les armes ».
Face à cette situation « cataclysmique », le HCDH a réitéré la nécessité de déployer d’urgence une mission multinationale de soutien à la sécurité pour aider la police nationale à mettre fin à la violence, à protéger efficacement la population et à rétablir l’État de droit dans le pays.
Le rapport souligne que le renforcement de la sécurité à lui seul ne permettra pas de trouver des solutions durables, et appelle à des politiques simultanées visant à restaurer l’État de droit et à prévenir la violence.
Le Haut-Commissaire appelle également toutes les parties prenantes nationales à s’engager de manière constructive dans le dialogue afin de faciliter un accord politique qui permette une transition démocratique menant à des élections législatives et présidentielles libres et équitables.
Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) estime que la violence des gangs a fait 4.451 morts et 1.668 blessés l’année dernière. Et rien qu’au cours des trois premiers mois de 2024, jusqu’au 22 mars, 1.554 personnes ont été tuées et 826 blessées.
S’agissant du trafic d’armes, l’étude a démontré que la plupart des armes à feu et munitions en Haïti proviennent des États-Unis, et en particulier de Floride. Les armes de poing vendues entre 400 et 500 dollars dans les points de vente légaux aux États-Unis peuvent être revendues jusqu’à 10.000 dollars en Haïti. Les fusils de plus grande puissance, comme les AK47, les AR15 et les fusils d’assaut Galil sont généralement plus demandés par les gangs, ce qui entraîne des prix plus élevés. L’ONUDC révèle que des armes de calibres de plus en plus élevés, parfois des mitrailleuses lourdes, sont aujourd’hui importées illégalement.
Les armes sont souvent achetées par des hommes de paille dans les États américains dotées de règlementations souples sur les armes à feu et sont ensuite transportées en Floride où un réseau complice, souvent composé de membres de la diaspora haïtienne, se charge de les expédier à partir des ports du sud de l’Etat vers Haïti, cachés dans des conteneurs au milieu d’articles d’importation usuels. À l’arrivée dans les grandes plaques tournantes comme Port-de-Paix et Port-au-Prince, les cargaisons sont confiées à une multitude d’intermédiaires.
Avec OnuInfos