Depuis plus de trois semaines, la zone métropolitaine de Port-au-Prince n’est plus alimentée par la centrale hydroélectrique de Péligre, située à Mirebalais, dans le Plateau Central.
Cette situation résulte d’un mouvement de protestation lancé par les habitants de Mirebalais pour contraindre les autorités à prendre des mesures visant à déloger les bandits qui occupent, depuis plusieurs mois, une grande partie de la ville.
En plus d’avoir paralysé les activités de la centrale hydroélectrique, les protestataires ont abattu et endommagé plusieurs pylônes transportant le courant vers Port-au-Prince, rendant difficile toute tentative de rétablir l’alimentation électrique de la capitale depuis Mirebalais.
Le gouvernement de transition, au lieu de répondre aux revendications des Mirebalaisiens, a choisi de contourner leur mobilisation.
Depuis deux jours, la zone métropolitaine est ainsi alimentée au compte-gouttes à partir de la centrale E-Power. Le président de la Fédération des syndicats des travailleurs de l’Ed’H (FESTREDH), Pierre-Michel Félix, l’a confirmé. Bientôt, selon lui, ce sera la centrale de Carrefour 1 qui sera mise à profit pour alimenter la région métropolitaine.
Cette stratégie entraînera toutefois des coûts supplémentaires, notamment pour l’achat de carburant nécessaire au fonctionnement de ces centrales électriques considérées comme « alternatives », reconnaît-il.
« C’est une bonne chose que le gouvernement recommence à alimenter la zone métropolitaine. Mais s’il utilise ces centrales alternatives pour banaliser la protestation de Mirebalais, ce serait très cynique », déclare Me Robinson Mazarin, du Mouvement des Citoyens Conséquents du Centre (MOCEC), très impliqué dans la mobilisation pour la reprise de contrôle de la commune de Mirebalais par les forces de l’ordre.
La rédaction