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Le droit de comprendre la Constitution

L’article 5 de la Constitution de 1987 reconnaît le créole comme langue commune et l’établit comme langue officielle, ainsi que le français. Mais ce double énoncé révèle une tension non résolue : le créole unit, le français gouverne. En théorie, les deux langues devraient s’équilibrer ; dans la pratique, l’une incarne le peuple, l’autre le pouvoir.

Lequotidien509 by Lequotidien509
novembre 3, 2025
in A la une, Analyse, Le Monde Juridique
Reading Time: 5 mins read
L’inflation constitutionnelle : un héritage de la dictature

Le 28 octobre écoule, Haïti célébrait la Journée internationale du créole — mouvement symbolique, vécu dans l’indifférence totale du pouvoir en place, et ponctué ailleurs de discours culturels et de déclarations officielles.
Mais, en ce qui a trait à la Constitution, cette date devrait surtout nous rappeler une vérité première : avant d’amender la Constitution de 1987 ou d’en rédiger une nouvelle, encore faut-il se demander dans quelle langue la République s’exprime, et pour quels citoyens elle écrit.

Une République bilingue qui ne se comprend pas

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Depuis 1987, la Constitution reconnaît à la fois le créole et le français comme langues officielles. Sur le papier, ce bilinguisme semblait consacrer une réconciliation historique entre la langue du peuple et celle des institutions.
En pratique, il a surtout confirmé une dualité de façade : les débats se tiennent en créole, les textes s’écrivent en français, et la pensée nationale se perd entre les deux.

Nous discutons en créole, nous rédigeons en français — et souvent, nous ne savons plus ce que nous avons vraiment décidé. Les nuances s’effacent, les sens se déplacent, et l’esprit des lois se dilue dans la traduction.

L’article 5 de la Constitution de 1987 reconnaît le créole comme langue commune et l’établit comme langue officielle, ainsi que le français. Mais ce double énoncé révèle une tension non résolue : le créole unit, le français gouverne. En théorie, les deux langues devraient s’équilibrer ; dans la pratique, l’une incarne le peuple, l’autre le pouvoir.

Ce distingo, voulu comme un symbole d’unité, a surtout institutionnalisé la séparation entre ceux qui comprennent et ceux qui décident. Quand l’État s’exprime, c’est pour s’adresser aux autres et non pour communiquer avec le peuple. Son langage reste tourné vers l’extérieur — vers la diplomatie, la reconnaissance, l’apparence de modernité — alors que la majorité nationale demeure en marge du sens.

Parler une langue ne veut pas dire la posséder

La plupart de ceux qui gouvernent ou légifèrent en Haïti s’expriment en français, mais leur langue de pensée demeure le créole. C’est dans cette langue qu’ils ressentent, qu’ils jugent, qu’ils comprennent le monde. Mais c’est dans une autre qu’ils doivent écrire, argumenter et signer. Cette tension linguistique engendre une fracture entre la parole et l’écrit, entre la conviction et la norme.

Pouvoir s’exprimer en français ne fait pas de nous des francophones à part entière. De la même manière, écrire un texte en français ne garantit pas qu’il traduise fidèlement la pensée exprimée en créole. Cette ambiguïté s’étend jusque dans les institutions : la loi, au lieu d’unir, devient un mur de mots que la majorité ne peut franchir.

Le droit de comprendre : un principe oublié

Le premier droit du citoyen n’est pas seulement de voter, mais de comprendre ce pour quoi il vote. Une Constitution que le peuple ne peut pas lire ni saisir dans sa propre langue n’est pas un instrument de protection, mais un document d’exclusion. N’a-t-on pas purement et simplement fait négation du texte créole autonome au moment de l’amendement de la constitution en 2011-2012 ?

Reconnaître le créole, véhicule langagier qui unit 100% des haïtiens, comme langue officielle sans lui donner une place réelle dans la production des lois, c’est créer une égalité abstraite. La compréhension de la loi devrait être reconnue comme un principe constitutionnel fondamental. Sans elle, il n’y a ni participation consciente, ni citoyenneté éclairée.

Éduquer pour unir la langue et la loi

Le véritable enjeu n’est pas de choisir entre le créole et le français. C’est de bâtir un système éducatif capable de relier les deux dans une même exigence citoyenne. Le créole est la langue de la vie quotidienne, de la pensée immédiate, de la sensibilité nationale. Le français est la langue de l’écrit, du droit, de la formalisation.

L’éducation doit devenir le pont entre les deux. C’est par l’école que la République peut garantir à chacun le droit de comprendre la loi qui le régit.
Tous les Haïtiens n’ont pas à devenir des francophones accomplis, mais tous doivent pouvoir lire et comprendre la Constitution. Le français, dans cette perspective, cesse d’être un privilège culturel : il devient un outil de citoyenneté.

C’est pourquoi l’éducation pour tous n’est pas seulement une politique sociale : elle est une condition démocratique. Tant qu’une majorité d’Haïtiens restera exclue du langage du droit, la démocratie demeurera une promesse inachevée, une vue de l’esprit, un vœu pieux.

Changer de paradigme : penser et écrire la Constitution en créole

Jusqu’ici, notre conception du bilinguisme a été à sens unique : on pense en créole, on écrit en français, puis on traduit — souvent mal — en créole. Mais le véritable changement de paradigme consiste à inverser cette logique. Au lieu de continuer à vouloir traduire en créole ce qu’on avait d’abord pensé en créole puis écrit en français, il faudrait penser la Constitution en créole, l’écrire en créole, puis la traduire en français.

À ce moment-là, le français ne serait plus la langue d’origine du pouvoir, mais la langue de relais du message républicain. La version créole deviendrait la référence officielle et souveraine, et la version française, sa traduction validée — réalisée par des linguistes avisés et assermentés, chargés de garantir l’exactitude et la fidélité des deux textes.

Ce processus inversé rétablirait l’ordre naturel des choses : la pensée nationale d’abord, la traduction ensuite. Et, il devrait en être ainsi de toutes les lois : pensées, rédigées et promulguées d’abord en créole, avant d’être traduites en français. C’est dans cette démarche que se joue la véritable souveraineté linguistique et politique d’Haïti.

Refonder la République par la compréhension

Avant de réécrire la Constitution, il faut rétablir le lien entre dire et écrire.
Refonder la République, c’est lui rendre sa cohérence linguistique.
C’est faire en sorte que les mots de la loi soient à la fois compris, partagés et vécus.

Cela suppose :
– une traduction officielle et complète de toute la Constitution en créole, publiée au Moniteur ;
– une politique éducative orientée vers la compréhension du langage, et particulièrement juridique ;
– et une reconnaissance du créole comme langue première de la République, le français occupant sa juste place de langue partenaire.

Ces mesures ne relèvent pas de la symbolique : elles sont la condition même de la légitimité constitutionnelle. Car un texte que le peuple ne comprend pas ne peut pas être défendu par lui.

Comprendre pour appartenir

La République ne peut pas se construire durablement dans une langue que la majorité ne comprend pas. La Constitution ne protège que dans la mesure où elle est comprise. Avant d’envisager un nouvel acte constituant, il nous faut d’abord garantir à chaque Haïtien le droit de comprendre celui qui existe déjà.

Mais ce droit de comprendre passe désormais par un choix clair : penser en créole, écrire en créole, puis traduire en français. C’est à ce prix que la République parlera enfin la langue du peuple —et que le peuple pourra, en retour, parler le langage de la République.

Chantal Volcy Céant

3 novembre 2025

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Tags: constitutionparlons vrai

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