De avril 2025 à aujourd’hui, la sécurité en Haïti « s’est améliorée », selon le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr. En visite officielle au Japon à la tête d’une importante délégation, il a confié au micro de Magic 9 qu’il devait initialement participer à la Foire d’Osaka en 2025, mais que la crise sécuritaire l’en avait empêché.
« À l’époque, je considérais que je ne pouvais pas me déplacer. Aujourd’hui, la situation a évolué, et c’est ce qui nous a permis de faire le déplacement », a-t-il expliqué.
Laurent Saint-Cyr a été invité par le gouvernement japonais et reçu par le Premier ministre japonais. S’il a précisé que l’empereur n’intervient ni politiquement ni opérationnellement, il a discuté de plusieurs sujets et enquêté sur la situation en Haïti.
Un mandat à mi-parcours marqué par des limites
Le président du CPT reconnaît que son équipe n’a pas atteint tous ses objectifs, et que la communauté internationale n’a pas respecté ses engagements. Interrogé sur les critiques des États-Unis, Laurent Saint-Cyr a réagi :
« C’est vrai que nous ne sommes pas là à vie. Nous avons signé un accord : le mandat du CPT prend fin le 7 février 2026. Nous n’avons pas pu résoudre certains problèmes ni atteindre tous les objectifs fixés. C’est une responsabilité partagée : d’une part, il y a eu des défis internes au CPT ; d’autre part, la communauté internationale n’a pas apporté le soutien promis à la MSS. Sans cela, il était impossible d’organiser des élections crédibles. »
La FRG et les élections : une urgence incertaine
Malgré ces difficultés, Laurent Saint-Cyr évoque la perspective encourageante d’une nouvelle force conjointe, qui pourrait être mise en place dans les 3 à 6 prochains mois.
« En attendant, la MSS est sur le terrain, le Kenya est toujours présent. Il faut discuter des règles en amont. Dès mon retour, je vais entamer des discussions avec le CPT et les partenaires internationaux. J’ai d’ailleurs rendez-vous avec le secrétaire général de l’OEA », a-t-il précisé.
Il a également averti que si les élections étaient bâclées, la crise sécuritaire pourrait s’aggraver, et qu’il faudra trouver une formule adaptée pour éviter une instabilité supplémentaire.
Transition politique et calendrier serré
Concernant l’avenir du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et un éventuel remaniement ministériel, Laurent Saint-Cyr estime qu’il ne faut pas aller trop vite et qu’il convient de discuter avec tous les secteurs, y compris avec ceux qui avaient signé l’accord du 3 avril et ceux qui ne l’avaient pas fait.
Avec moins de quatre mois restant à son mandat, qui marque également la fin de la transition, une question se pose : la FRG interviendra-t-elle après le 7 février 2026, au service d’une nouvelle transition ? Le président du CPT souligne également que le manque de contributions volontaires aux Nations unies a freiné les ressources nécessaires à la FRG, impactant la mission kenyane sur le terrain.
Prochaines étapes diplomatiques
Laurent Saint-Cyr a confirmé qu’il rentrera prochainement en Haïti avant de se rendre au Qatar, pour un nouveau cycle de discussions bilatérales. Une semaine après avoir manqué les opportunités de dialogue lors de la 80e Assemblée générale des Nations unies, le président du CPT semble désormais vouloir chercher des solutions à l’insécurité en dehors de l’Occident. Tandis que Laurent Saint-Cyr continue de dissimuler son épouse Marie France Boisson au public haïtien, il est pourtant apparu une fois de plus à ses côtés à ce voyage. Un constat de plus qui suscite invite aux questions.
La rédaction

