Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dénonce et désapprouve la nomination de Jean Rebel Dorcénat comme membre de la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR). L’organisation de droits humains estime que le retour de M. Dorcénat à la CNDDR risque d’aggraver encore plus la situation sécuritaire du pays.
Dans une correspondance adressée au coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance rappelle que la CNDDH réactivée en mars 2019 avec M. Dorcénat comme porte-parole, avait consolidé les gangs armés au lieu de procéder à leur désarmement et à leur démantèlement.
Il souligne qu’au cours des dernières années, Jean Rebel Dorcénat s’était positionné comme protecteur des bandits armés, plaidant activement et publiquement en leur faveur notamment dans des émissions radiodiffusées, renforçant ainsi leur pouvoir.
Selon le directeur exécutif du RNDDH, cette protection a favorisé la multiplication des gangs partout à travers la zone métropolitaine de Port-au-Prince et leur extension dans les villes de province.
En 2020, Jean Rebel Dorcénat aurait joué un rôle central dans le rapprochement entre les deux principales coalitions de gangs armés en Haïti : le G-9 et le G-Pep. Selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), c’est lui qui aurait permis leur regroupement sous l’appellation désormais tristement célèbre de « Viv Ansanm ». Une idée qui a été applaudie lors par le président Jovenel Moïse et soutenue par la cheffe du Binuh lors Helen Lalime. Vérité ou mauvaise compréhension, le journaliste Roberson Alphonse du Journal Le Nouvelliste avait lui aussi déclaré que « Selon l’ONU, grâce au G9, moins de morts violentes mais plus d’enlèvements ».
Toujours selon l’organisation, M. Dorcénat aurait disposé ces dernières années d’informations précises et immédiates sur la plupart des cas d’enlèvement recensés dans le pays. Il aurait été en mesure de communiquer à des proches de victimes des détails sur les groupes criminels impliqués ainsi que sur les lieux de séquestration, ce qui suscite de sérieuses interrogations.
À la lumière de ces allégations, le RNDDH réclame le retrait pur et simple de la nomination de Jean Rebel Dorcénat au sein de la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR).
Par ailleurs, il est utile de rappeler que la CNDDR opère sous la supervision directe de la Primature, et non du Conseil présidentiel de transition (CPT). Dans ce contexte, l’initiative d’écrire au président du CPT, Fritz Alphonse Jean, plutôt qu’au Premier ministre désigné, Didier Fils-Aimé, interroge.
La Rédaction