Port-au-Prince, 1er novembre 2025 — Comme chaque année, Haïti s’apprête à reculer d’une heure. Le Secrétariat Général de la Présidence rappelle que, conformément à l’arrêté du 7 mars 2012, l’heure nationale sera retardée de 60 minutes à partir de 2 heures du matin, le dimanche 2 novembre 2025. Mais à chaque changement d’heure, c’est le même refrain : pourquoi continuer à changer l’heure dans un pays où le soleil, l’insécurité et la routine décident déjà du rythme de la vie ?
Dans un pays où tout ferme avant la tombée de la nuit, où les affaires cessent à cause des gangs et où le commerce international tourne au ralenti, plusieurs citoyens s’interrogent sur l’utilité réelle de cette mesure. Les raisons traditionnelles du changement d’heure — économie d’énergie, synchronisation commerciale, productivité — semblent bien éloignées du quotidien haïtien actuel.
Pendant ce temps, la République Dominicaine, voisine et partenaire commerciale d’Haïti, ne change pas d’heure. L’île se retrouve donc, une fois encore, coupée en deux fuseaux temporels, comme si la frontière terrestre ne suffisait pas déjà à diviser.
« On dort mal avec les coups de feu, et maintenant on doit encore reculer l’heure du sommeil ? », ironise un habitant de Carrefour.
Alors dimanche matin, à 2 h, il sera 1 h. Une heure de plus pour dormir, méditer… ou simplement se demander pourquoi l’on continue à tourner les aiguilles d’une montre dans un pays où le temps lui-même semble suspendu.
La rédaction

