Un regroupement de 19 organisations de la société civile haïtienne et dominicaine a publié une déclaration commune alarmante, coïncidant avec le 88e anniversaire du massacre de 1937 ordonné par Rafael Trujillo. Ces entités fustigent les politiques migratoires actuelles du gouvernement dominicain, dirigé par le président Luis Abinader, affirmant que les déportations massives — estimées à 10 000 personnes par semaine selon une « cote officielle » — constituent des violations des droits humains. Les organisations signataires, incluant GARR et MOSCTHA, dénoncent plusieurs pratiques discriminatoires et violentes : des raids basés sur le profil racial, la négation de soins médicaux gratuits aux migrants, et des cas de violence physique et sexuelle. Elles mettent en garde contre le risque de dérive vers un « nettoyage ethnique » et appellent la communauté internationale à surveiller la situation de près pour prévenir toute escalade.
En réponse à cette crise, les organisations exigent une action immédiate des deux gouvernements. Elles demandent à la République Dominicaine de suspendre les déportations collectives, de garantir le respect du protocole binational de 1999, d’assurer l’accès à la santé et à la documentation pour les migrants, et de démanteler les groupes qualifiés de paramilitaires. Simultanément, elles interpellent le gouvernement haïtien pour qu’il fournisse une assistance consulaire et légale effective et l’émission gratuite de documents à ses citoyens. Ces exigences visent à rétablir le respect des droits fondamentaux de la population haïtienne et dominicaine d’origine haïtienne, dont la situation se dégrade depuis les mesures mises en place en octobre 2024.
La Rédaction

