ONU, 22 octobre 2025 — Lors de la 10022e séance du Conseil de sécurité consacrée à la crise haïtienne, la Chine et la Russie ont appelé à une application rigoureuse et impartiale de l’embargo sur les armes, estimant que son inefficacité actuelle alimente la violence et compromet les efforts de stabilisation. La Russie met en garde met en garde contre l’usage du régime de sanctions à des fins politiques.
Le représentant chinois s’est ému de « la souffrance de la population haïtienne à cause des gangs », tout en rappelant que plus de 500 000 armes circulent encore en Haïti, trois ans après l’imposition de l’embargo. Pékin a exhorté les États, « notamment le pays principal d’où proviennent ces armes », à exercer des contrôles plus stricts afin d’enrayer ce trafic.
La Fédération de Russie a soutenu cette position, dénonçant « l’inaction face au trafic d’armes » et mettant en garde contre l’usage des sanctions à des fins politiques. Moscou a insisté sur la nécessité d’un régime équitable, soulignant que les mesures punitives ne doivent pas viser les acteurs susceptibles de participer à la reconstruction politique du pays. Le représentant russe a également critiqué la transformation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Force de répression des gangs (FRG), dont « les modalités restent floues ».
Le Royaume-Uni et le Panama ont plaidé pour un renforcement du régime de sanctions, le premier suggérant de cibler les soutiens politiques et économiques des gangs, et le second appelant à une coopération internationale plus robuste pour lutter contre le financement illicite et le crime transnational.
Présent à la séance, Carlos Ruiz Massieu, nouveau Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, a décrit « la réalité brutale » d’un pays où l’emprise des gangs s’étend à plusieurs départements, provoquant le déplacement de plus de 1,4 million de personnes.
La République dominicaine a salué la résolution 2793, considérant qu’elle marque un passage « des délibérations à l’action », notamment avec la création de la Force de répression des gangs (FRG) composée de 5 550 agents. La France a appuyé cette démarche, appelant à une opérationnalisation rapide de la FRG pour consolider les efforts de sécurité.
Pour la délégation haïtienne, cette nouvelle résolution symbolise un renouvellement de la confiance internationale dans la capacité du pays à retrouver stabilité et gouvernance démocratique.
La rédaction

