À 23h21, en ce dimanche 29 juin 2025, aucun message de vœux n’a été publié par la Présidence ni les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), pas même une pensée symbolique à l’endroit des pères haïtiens. Régine Abraham, unique femme du CPT, est elle aussi restée silencieuse.
Faut-il croire que tous les pères des Conseillers sont décédés, même leurs enfants ne les ont pas signalés dans un “Tweet” ? Ce silence est-il le symptôme d’une indifférence plus large, révélatrice d’un désancrage émotionnel, voire d’une faille psychologique collective au sommet de l’État ?
Doit-on supposer que la fonction politique les a coupés au point d’étouffer le lien filial, le respect des valeurs familiales, ou pire, le sens du devoir symbolique envers la nation ?
Ce silence radio, dans une période où Haïti cherche des repères moraux et affectifs, soulève une question troublante :
Peut-on diriger un peuple qu’on ne prend même pas le temps de saluer dans ses joies les plus simples ?
Au-delà d’un oubli protocolaire, ce vide trahit une faille psychologique plus vaste : l’effacement du sentiment d’appartenance, la perte de l’intuition sociale et du geste humain, pourtant essentiels à la construction de la confiance nationale.
Dans une société fracturée où la famille est souvent la seule cellule de résistance, comment comprendre qu’aucun acteur politique majeur de la Présidence ne prenne la peine d’exprimer une reconnaissance aux pères ? Ce manque d’attention pose une question grave : que reste-t-il du sens de la famille, des repères moraux et des valeurs partagées, chez ceux qui prétendent guider la nation ?
Alors que le peuple haïtien lutte pour préserver ses liens familiaux au milieu du chaos, le mutisme des autorités ce jour-là fait mal, et révèle une fracture entre la parole publique et les réalités humaines du pays.
Le CPT est donc en panne de tendresse paternelle. Il est 23:33.
La rédaction