Par devant l’indécence des remous de l’actualité dominant notre Quotidien : entre le mépris d’autrui, la parodie de gouvernance et toutes formes d’insécurités, entre les scandales de corruption et le fait de ne pas avoir assez de pages ni d’encre pour aller au bout de cette énumération….. on se demande bien ce que vaut la vie d’un être humain, aujourd’hui.
Que vaut la vie de centaines de milliers de migrants, jeunes et vieux, à la recherche d’un droit inscrit en noir sur blanc dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen? Que vaut la vie d’un haïtien et quant est-ce que nous autres, mettrons Haïti sur la table, non pas pour y être émietté mais reconstruite?
En d’autres termes, pour paraphraser LUCK MERVIL, KILÈ N AP RENMEN AYITI, KONBYEN CHANTE KONBYEN PWEZI AVAN NOU RENMEN AYITI? C’est avec ce texte de Luck que Le Quotidien 509 vous propose de répondre aux allégations scandaleuses de Donald Trump qui se trompe volontairement.
Avons-nous conscience de nous-mêmes et de ce que nous vivons en ces heures? Je veux bien parler d’une conscience collective, celle qui porterait au réveil contre l’absurde et pour la dignité. Nous ne pouvons accepter d’être la risée de ce monde impitoyable, où la raison des géants est la justification de l’absurde comme de l’inhumanité.
Si Haïti était une femme, elle souffrirait le martyr. Elle se retrouverait au bord d’un précipice, tenu par un fil à coudre comme seul obstacle au trépas ou à la folie. Elle souffrirait face aux assauts réguliers de prédateurs qui chevauchent son corps en souillant ses terres fertilisées de sacrifice dûment consentis et au prix du sang héroïque de ses pères (nos ancêtres).
Ces alliés, féroces prédateurs (paradoxalement), chevauchent également son âme, en acculturant son peuple dès lors enclin à commettre tant de crimes fratricides. In fine, ils parviennent malheureusement à prendre possession de son esprit jusqu’à contrôler ses pas, son présent et qui sait, son avenir. Une colonisation mentale où le bourreau joue un rôle clé et se présente en sauveur.
Nous autres fils de cette Haïti ravagée, sommes coupables de prostitution tout en étant victimes de ce viol collectif. Quand fermerons-nous les portes de notre infini ? Par où faut-il commencer pour retrouver notre dignité?
“nou bezwen lanmou yo ban nou male
nou bezwen lapè yo ban nou laguè
nou bezwen travay yo vle nou mande
nou bezwen vanse yo met chèn nan pye’n
nou bezwen respè yo pa prann pou moun
nou bezwen pale yo met pye sou kou’n
nou vle liberte yo bann religion
nou vle tet ansann yo c divisyon…
nou bezwen sante yo ban’n kolera
nou bezwen mang yo ban nu fatra
nu vle abiye yo ban nu pèpè
nou bezwen leve yo mete’n atè
nou vle makònen yo pa wèl konsa
bezwen wè demen yo tuye lespwa
nou bezwen zanmi yo fè nou ledmi
nou bezwen grandi yo vle nou peri”
Aussi robuste que puisse être le dilemme haïtien, la solution est à notre portée. Tout Dépend de la réponse que nous proposons à ces interrogations soulevées par Luck:
konbyen kriye konbyen tanpri anvan pu mizè nou fini
konbyen vyolans ak san fanmiy avan’n kaba ak malfini
konbyen chante konbyen pwezi
avan nou renmen ayiti…”
Définitivement, en interprétant le message de Luck MERVIL nous comprenons qu’aucune solution à nos maux ne peut venir de l’extérieur, des soi- disant amis d’Haïti. Il nous faut donc prendre conscience de nous-mêmes et apprendre à aimer Haïti pour la reconstruire et pour y vivre…
Donald Trump se trompe volontairement de propos mais il manifeste clairement sa haine. La seule réponse valable sera notre amour envers nous-mêmes et notre pays.
Cette situation nous démontre que véritablement : lakay se lakay, pap janm gen tankou lakay.
Marc Arthur PAUL