L’ancien Premier ministre haïtien Jean-Michel Lapin a vivement critiqué les déclarations d’Albert Ramdin, nouveau secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), qui n’a pas écarté l’idée d’un éventuel dialogue avec les gangs armés qui terrorisent la population haïtienne depuis plusieurs années.
Pour Jean-Michel Lapin, cette position est inacceptable et témoigne d’une méconnaissance profonde du dossier haïtien. Il rappelle que les gangs ne sont pas en rébellion contre l’État, mais contre l’ensemble de la société haïtienne, qu’ils soumettent à la violence, à l’intimidation et à l’insécurité au quotidien.
L’ancien chef de la Primature salue par ailleurs la réaction du conseiller-président Leslie Voltaire, qui s’est fermement opposé à toute tentative de dialogue avec ces groupes armés. Lapin exprime le souhait que cette position reflète celle de l’ensemble du Conseil présidentiel de transition.
Concernant l’usage des drones kamikazes dans la lutte contre les gangs, il plaide pour une meilleure coordination entre les opérateurs de drones et les unités policières déployées sur le terrain, afin d’obtenir des résultats plus efficaces.
Le discours de l’ex-Premier ministre Jean-Michel Lapin, également ancien ministre de la Communication et désormais engagé politiquement, peut aussi être questionné, puisqu’il est lui-même subtilement en campagne électorale.
Notre rédaction tient à souligner une nuance souvent ignorée dans le débat public : si les actes perpétrés par les gangs en Haïti relèvent indéniablement du terrorisme par leur nature — enlèvements, massacres, destructions massives — leur qualification officielle sur le plan international comme groupes terroristes ne va pas sans conséquences. En diplomatie, les mots ont un poids.
Cette désignation, bien qu’elle permette des sanctions, peut paradoxalement conférer un statut particulier à ces groupes, leur offrant une forme de reconnaissance qui pourrait justifier des tentatives de dialogue par des acteurs étrangers. Il est donc crucial de manier ces termes avec discernement, afin de ne pas ouvrir la voie à des interprétations contraires aux intérêts du peuple haïtien.
La rédaction