Le ministre de la Culture et de la Communication, Patrick Delatour, a annoncé ce mardi que la commission mixte haïtiano-française sur la dette de l’indépendance lancera officiellement ses travaux en juillet 2025. Elle disposera d’un délai d’un an pour produire ses recommandations.
Rentré récemment d’un voyage à Paris, le titulaire du ministère a précisé que le gouvernement haïtien travaille actuellement à la nomination des autres membres de la délégation haïtienne. Pour rappel, l’historienne Gusti-Klara Gaillard-Pourchet a été nommée en avril dernier par Fritz A. Jean comme co-présidente haïtienne de cette commission
L’objectif de cette initiative est de permettre à Haïti et à la France d’aborder de manière responsable le dossier historique et politique de la dette de l’indépendance.
Dans l’esprit du gouvernement français, cette commission aura pour mission d’analyser l’impact qu’a eu sur Haïti l’indemnité financière imposée par la France en échange de la reconnaissance de son indépendance.
Selon le communiqué de la Primature, le Ministre Patrick Delatour a eu un entretien stratégique avec M. Gérard Larcher, Président du Sénat français. Cette rencontre a permis de poser les jalons de la création d’une Commission Mixte Franco-Haïtienne, dont les travaux débuteront en juillet 2025, avec pour objectif de redynamiser la coopération bilatérale dans des domaines clés : formation militaire, renforcement des capacités maritimes et garde-côtière, protection du patrimoine et diplomatie culturelle.
Le 17 avril dernier, à l’occasion du bicentenaire de l’ordonnance du roi Charles X – par laquelle la France, sous la menace de ses canons, exigeait de Haïti une indemnité considérable – le président Emmanuel Macron a souligné la nécessité pour la France d’assumer sa part de vérité dans cette mémoire douloureuse.
Il a nommé le diplomate et historien Yves Saint-Geours comme co-président français de la commission. Celui-ci a déclaré :
« Une fois ce travail nécessaire et indispensable accompli, la commission proposera aux deux gouvernements des recommandations, afin d’en tirer les enseignements et construire un avenir plus apaisé. »
Nombreux sont ceux qui estiment que si Haïti se retrouve aujourd’hui dans une situation de pauvreté extrême, c’est en grande partie en raison des efforts colossaux qu’elle a dû déployer pour rembourser cette dette imposée à sa naissance.

