Port-au-Prince, le 28 juillet 2025 – Le puissant homme d’affaires Pierre Réginald Boulos est, de toute apparence, désormais persona non grata aux États-Unis. Selon un communiqué officiel cinglant de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), Boulos aurait perdu son statut légal pour fausses déclarations dans ses documents d’immigration, notamment sur son rôle supposé dans des campagnes de violence et de soutien à des gangs en Haïti.
Dans une formulation directe et lourde de sens, l’agence déclare sur X :
“ Q. Comment peut-on perdre son statut légal aux États-Unis ?
R. Mentir lors de la demande.
Le citoyen haïtien Pierre Réginald Boulos a omis de mentionner, dans ses documents de demande, sa campagne de violence et son soutien aux gangs visant à déstabiliser Haïti.
Il recevra un accueil chaleureux de l’Unité de Lutte Contre la Corruption du gouvernement haïtien une fois expulsé.
On vous retrouvera — tout comme les agents de l’ICE à Miami ont retrouvé Pierre.”
Ces allégations, bien que non encore validées par un tribunal américain voire haïtien, constituent des motifs suffisants pour l’ICE d’exécuter une mesure d’expulsion immédiate.
Si certains se félicitent de cette prise, il faut aussi se rappeler que pendant des années, Réginald Boulos a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement américain en Haïti, sur des projets économiques et politiques. Son éviction marque une rupture nette, presque une renonciation symbolique à toute protection et privilège diplomatique.
Une chute brutale, dans un contexte de durcissement de la politique américaine envers les élites haïtiennes soupçonnées de corruption ou d’ingérence.
De plus, peut-on rater la chance d’évaluer la situation de Réginald Boulos à l’aune de la nouvelle optique de l’Administration américaine quant à la politique haïtienne ? N’y a-t-il pas lieu de se questionner à ce carrefour difficile de la vie nationale sur la véritable motivation de notre grand voisin Américain dans l’expression de cette prise en charge qui présage déjà un séisme au niveau de la classe polique aujourd’hui indésirable et de l’oligarchie haïtienne ?
S’il y a des questionnements légitimes il y a tout aussi lieu de s’inquiéter de l’allure que prennent les choses et la métamorphose qui puisse en résulter.
L’heure n’est-elle pas enfin en train de sonner ? La conscience collective devra enfin se réveiller.
Ce dossier de Réginald Boulos pourrait faire jurisprudence.
La rédaction

