Le président dominicain Luis Abinader avait nié catégoriquement le 23 octobre 2023, les allégations selon lesquelles des armes seraient exportées de la République dominicaine vers Haïti, en réponse à un rapport du Groupe d’experts de l’ONU. Selon ce rapport, une grande partie des armes à feu en circulation en Haïti proviendraient des États-Unis et de la République dominicaine.
Abinader avait déclaré que ces affirmations ne sont « ni vraies ni logiques », soulignant que les armes en République dominicaine coûtent jusqu’à sept fois plus cher qu’en Haïti. « Ce n’est pas logique de transporter des armes d’ici vers là-bas », a-t-il ajouté. Il avait également affirmé que, par le passé, des armes étaient même introduites en contrebande de Haïti vers la République dominicaine.
Cependant, les conclusions des Nations Unies contrastent avec ces déclarations. Les rapports des experts de l’ONU et l’ONUDC indiquent que la majorité des armes circulant en Haïti proviennent des États-Unis, soit directement, soit via la République dominicaine.
Dans des enquêtes récentes menées par le ministère de l’Intérieur et la police dominicaine, ces affirmations semblent corroborer celles des experts onusiens.
En effet, une enquête récente a révélé qu’un réseau de policiers corrompus en République dominicaine volait des munitions dans les arsenaux de la Police Nationale pour les revendre aux gangs armés en Haïti. Faride Raful, la ministre dominicaine de l’Intérieur et de la Police, a confirmé que plusieurs officiers, de divers grades, étaient impliqués dans ce réseau.
De plus, le Ministère public de la République dominicaine a lancé l’Opération Pandora, une vaste opération visant à démanteler un réseau criminel infiltré dans la Police nationale, dirigé par le colonel Narciso Antonio Féliz Romero, ancien responsable du département des armes. Ce réseau est accusé du vol de plus de 900 000 projectiles, mettant en lumière des actes de corruption et de négligence graves.
Ces enquêtes effectuées par les autorités dominicaines au niveau de leurs forces armées démontrent le niveau de corruption et les liens avec le trafic d’armes dans la région, notamment en Haïti.
Des rapports d’enquête qui montrent la main de la République Dominicaine dans la crise insécuritaire en Haïti.
La rédaction