Port-au-Prince, le 29 octobre 2025. Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a annoncé la fermeture temporaire de toutes les écoles publiques et privées situées dans les départements placés en alerte rouge en raison du passage de l’ouragan Melissa.
Le ministre Antoine Augustin a précisé que les établissements concernés doivent suspendre leurs activités jusqu’à la levée officielle de l’alerte par la Direction de la Protection civile (DPC).
Cette mesure, selon le ministre, vise à protéger la vie des élèves, des enseignants et du personnel scolaire. Paradoxalement, le communiqué diffusé par la Secrétaire générale du MENFP n’a pas fait exception à cette directive, en effet, toutes les écoles, commerces et administration publique ont été fermés ce 29 octobre.
Dans son message, Antoine Augustin a encouragé les établissements disposant d’un accès à Internet à poursuivre leurs activités pédagogiques en ligne.
« Les écoles qui ont la possibilité de travailler à distance peuvent le faire avec leurs élèves », a déclaré le ministre, rappelant que les cours en présentiel demeurent strictement interdits tant que la menace cyclonique persiste.
Mais sur le terrain, cette disposition met une fois de plus en lumière l’inégalité structurelle du système éducatif haïtien : la majorité des écoles, notamment en milieu rural, n’ont ni accès stable à Internet, ni moyens technologiques suffisants pour garantir la continuité de l’enseignement.
Cette annonce, bien qu’intentionnellement préventive, accentue la fracture numérique et souligne l’absence d’une véritable stratégie nationale d’éducation en situation d’urgence.
Bien que le centre de l’ouragan Melissa n’ait pas directement frappé Haïti dans toute sa puissance comme à la Jamaïque, le pays a été affecté par les bandes périphériques du phénomène, entraînant de fortes pluies, des inondations et des vents violents.
Selon la Protection civile, le bilan provisoire s’élève à 24 morts, 17 blessés et 18 disparus.
Plus de 500 maisons ont été inondées, et environ 156 000 familles sont sinistrées, certaines contraintes de se réfugier dans des abris provisoires.
Le gouvernement, qui avait pourtant décrété une « journée de chômage » le 29 octobre pour limiter les déplacements, a tardé à communiquer clairement sur les consignes de sécurité et les mesures de protection pour la population.
Le ministre Augustin a promis de communiquer personnellement la date de reprise des cours dans chaque département via une note circulaire du MENFP, dès que les conditions le permettront.
En attendant, il appelle les parents, les enseignants et les responsables d’établissements à faire preuve de prudence et de discipline, en suivant strictement les instructions officielles de la Protection civile.
La rédaction
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