Avant de rentrer sur le territoire haïtien, les soldats Kenyans ayant postulé pour faire partie de la mission multinationale d’appui à la sécurité ont reçu de leur pays étant une série de formation pour venir combattre les gangs en Haïti.
Des formations qui ont duré une certaine période pendant que se signait et se négociait la facture du déploiement ainsi que les conditions et bénéfices directs et indirects que le Kenya pourrait tirer de ce leadership en Haïti. Le ministre de l’Intérieur du Kenya avait lui-même déclaré qu’au moins deux cents millions de dollars américains doivent être versés avant que les troupes ne viennent en Haïti.
L’argent avant, le déploiement d’un premier contingent ensuite. Et le premier comptait environ 200 policiers.
William Ruto a été reçu en grande pompe à Washington la même semaine. Plus de 20ans depuis qu’un président africain n’a pas été l’invité d’honneur de la Maison Blanche.
La France a déclaré avoir contribué à hauteur d’au moins un million de dollars dans le basket fund des Nations unies afin que les kenyans puissent apprendre le français.
Avec le soutien de l’OIF et de la France, une formation linguistique au français, au créole haïtien et à l’interculturalité s’est tenue à Nairobi, du 14 au 31 mai 2024, au profit de 60 policiers de commandement kényans devant être déployés au sein de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti. Le 4 juillet 2024 sur la base Paragon, située au sud de la Barbade, 35 personnels de la Force de Défense de la Barbade ont débuté leur formation linguistique (français, créole haïtien) et interculturelle
Afin de continuer leur apprentissage, ils pourront compter sur l’application Lexicopaix, premier lexique imagé proposant 600 mots de vocabulaire en français pour la coopération internationale de sécurité et de défense menée dans l’espace francophone.
Les formations en discipline divers se succèdent dans les pays de la Caricom en faveur d’Haïti. Le Canada a informé avoir aussi participé à la formation de certains agents de défense à la Jamaïque avant qu’ils n’arrivent en Haïti. Le budget de la formation à l’extérieur du pays est bien élevé, mais les pays donateurs décident ce qu’ils donnent, comment ils les donnent, comment l’argent sera dépensé sans que les Haïtiens ne voient pas sa couleur.
Arrivée en Haïti, la mission multinationale a informé que le contingent poursuivait régulièrement ses cours de langue, en droits humains et gestion de stress. Des certificats sont même décernés.
Le cursus académique des kenyans en Haïti est assez chargé :
- Le 1er août 2024, au camp de la mission, les bureaux des droits humains des Nations-unies a présenté aux officiers MSS le cadre de conformité, qui vise à intégrer les droits de l’homme et les principes du droit international humanitaire dans la planification, la conduite et l’évaluation des opérations de sécurité.
- Le vendredi 10 août 2024, GODFREY OTUNGE, commandant de la force du SGS, a officialisé la clôture du cours de soins tactiques aux blessés de combat à la LSA 1.
- Dimanche le 8 septembre 2024, le contingent Kenya du MMS a suivi d’une formation sur la façon de gérer et d’améliorer le comportement de l’individu dans la prévention du stress de combat et du RGO.
- Le 12 septembre 2024, UNICEF et OCHA a organisé une session de sensibilisation pour 30 officiers sur les responsabilités des commandants. Ces connaissances acquises seront bénéfiques pour les collègues de la PNH pendant les opérations conjointes et les membres du public qui pourraient avoir besoin de la mission, selon le communiqué de la mission.
- Les 24 et 25 septembre 2024, à peine deux semaines après l’arrivée des troupes jamaïcaines et bélizéennes (représentant la CARICOM) en Haïti pour la mission MSS, les officiers ont suivi deux jours de formation sur le terrain, dispensée par une équipe de facilitateurs issus des groupes de défense des droits de l’homme suivants : Bureau de la Commission des droits de l’homme (OHRC), Bureau de la coordination des droits de l’homme (OCHA), Bureau du coordonnateur résident des Nations Unies et UNICEF.
Tirant les leçons des missions passées de l’ONU en Haïti, tous les contingents déployés au MSS doivent suivre cette formation car la Mission est fondée sur le respect et la forte adhésion aux principes et lois des droits de l’homme qui sont documentés dans les documents des principaux piliers du MSS, informe le communiqué de la mission.
La représentante de la France aux Nations Unies a informé le 25 janvier 2023 que son pays a apporté une contribution de 3 millions d’euros au fonds fiduciaire dédié, ainsi que 850 000€ destinés à la formation en français et en créole.
Le Canada a déclaré avoir alloué jusqu’au 27 juin 2024 au moins 18.2 millions de dollars (5,7 + 12,5) à l’appui de trois projets qui contribueront à renforcer la PNH et à améliorer les conditions de sécurité pour la population civile en Haïti.
Les Etats-Unis ont déclaré avoir déjà fourni plus de 300 millions de dollars qui ont été consacrés à la construction d’une base d’opérations près des aéroports internationaux et nationaux de Port-au-Prince, des véhicules blindés, du matériel de communication et d’autres formes d’assistance.
Les Nations unies ont créé un fonds d’affectation spéciale destiné à recueillir 237,55 millions de dollars de contributions de donateurs pour la mission multinationale.
Ce fonds a reçu 85,3 millions de dollars de promesses de dons la semaine dernière, bien moins que les 600 millions de dollars par an estimés nécessaires par le Kenya.
Qu’a donc finalement reçu les haïtiens ? L’Etat d’urgence a été prolongé et cette fois-ci sur l’étendue du territoire national, le taux de déplacés augmentent chaque jour, les bandits continuent de s’attaquer à la population, les policiers comptent régulièrement des morts dans leur rang pendant qu’un seul Kenyan blessé est transporté directement en République Dominique pour se faire soigner. La vie des nôtres est sans importance. Haïti peine à se remettre debout.
Le total des contributions annoncées et fournies dépassent largement le budget de la Police Nationale d’Haïti.
La fin de cette crise bien pensée n’est pas pour demain.
La rédaction