Port-au-Prince, 17 décembre 2025 — Le coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Monsieur Laurent Saint-Cyr, accompagné du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, a présidé en compagnie des autres membres du CPT, à la Villa d’Accueil, la cérémonie officielle de présentation des vœux de fin d’année à l’intention des membres des grands corps de l’État ainsi que du Corps diplomatique et consulaire accrédité en Haïti.
À cette occasion, Saint-Cyr a réaffirmé son attachement au principe de continuité de l’État, tout en soulignant la volonté des institutions de transition et du Gouvernement de placer l’intérêt supérieur de la Nation au cœur de l’action publique. à moins de deux mois de la fin de son mandat, Il a insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts en vue du rétablissement de la sécurité, du renforcement des institutions républicaines et de la restauration durable de la stabilité nationale
Le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, a pour sa part présenté ses vœux officiels aux représentants du Corps diplomatique, aux membres des grands corps de l’État et aux partenaires institutionnels. Il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement à œuvrer sans relâche pour garantir la sécurité des personnes et des biens, créer un environnement propice à l’organisation d’élections démocratiques et favoriser le retour à un ordre constitutionnel fondé sur la légitimité populaire.
Le message du doyen du Corps diplomatique
Prenant la parole en tant que doyen du Corps diplomatique, l’ambassadeur du Canada, M. André François Giroux, a salué le leadership des autorités de transition, notamment dans la mise en place des pôles judiciaires spécialisés sur les crimes financiers et les crimes de masse.
Il a qualifié l’adoption du décret du 21 avril d’étape décisive dans le renforcement des capacités d’investigation et de poursuite de l’État haïtien, soulignant que l’opérationnalisation de ces pôles sera essentielle pour briser le cercle de l’impunité et lutter efficacement contre la grande corruption et les crimes de masse.
Sur le plan sécuritaire, l’ambassadeur Giroux a salué le rôle du Conseil de sécurité des Nations Unies dans l’adoption de la résolution portant création d’une Force de répression des gangs, appelée à travailler de concert avec la Police nationale d’Haïti pour neutraliser les groupes armés qui terrorisent la population.
Il a rappelé que le Canada a coorganisé, le 9 décembre, la conférence sur la composition de cette force, laquelle a permis à 18 entités internationales de s’engager à fournir du personnel, des ressources et un appui technique, illustrant ainsi l’ampleur de la mobilisation internationale en faveur d’Haïti.
Toutefois, le diplomate canadien a insisté sur le fait que cet engagement international doit impérativement s’accompagner d’un engagement ferme des autorités haïtiennes, notamment pour renforcer les forces de sécurité nationales et lutter contre les trafics d’armes et de drogue, en mobilisant l’ensemble des services de l’État, y compris les douanes.
« Le statu quo n’est pas une option », a-t-il déclaré, appelant à une détermination collective face aux forces destructrices, qu’elles soient criminelles, économiques ou politiques.
Aucune demande explicite de départ du CPT
Contrairement à certaines informations largement relayées, laissant entendre que l’ambassadeur du Canada aurait appelé catégoriquement au départ du CPT ou évoqué son échec en raison de l’absence d’élections, aucune déclaration de ce type n’a été relevée dans le discours officiel prononcé à la Villa d’Accueil.
Notre rédaction a pu consulter et analyser l’intégralité de l’intervention de l’ambassadeur Giroux, qui a au contraire insisté sur l’importance de la stabilité politique, de la continuité institutionnelle et de la poursuite des chantiers de la transition, tout en saluant la finalisation et la publication du décret électoral, qualifié de « grand pas » vers l’engagement du processus électoral.
A la Villa d’Accueil François Giroux conclut :
À quelques semaines de la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition, nous pouvons tous nous réjouir de ces progrès dans la mise en œuvre des chantiers importants de la transition.
Nous demeurons avec vous, vigilants et engagés pour que tous les efforts nécessaires soient faits pour effectivement ouvrir la voie à la sécurité, à la restauration de l’ordre constitutionnel et la reconstruction du pays au profit des Haïtiennes et Haïtiens. »
La position distincte de la communauté internationale
Il convient toutefois de souligner que, séparément de cette cérémonie, plusieurs acteurs de la communauté internationale — notamment les États-Unis, l’OEA, la France et d’autres partenaires internationaux — ont exprimé de manière convergente leur position selon laquelle le 7 février marque la fin du mandat du Conseil Présidentiel de Transition.
Dans une entrevue accordée au Nouvelliste, l’ambassadeur de France en Haïti a rappelé que l’accord du 3 avril, qui a créé le CPT, est explicite sur cette question.
« Le cadre est assez clair. Le mandat du CPT se termine le 7 février et ne peut pas être prolongé. Il faut le respecter », a-t-il déclaré.
Brigitte Benshow
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