À un moment où Haïti cherche à sortir du cycle de violence et de désintégration sociale, la mobilisation des acteurs religieux prend une dimension nouvelle. Lors de la 3e session spéciale du Sous-Groupe Protection et VSBG (Violence Sexuelle et Basée sur le Genre), tenue sous la coordination du BINUH, plus de 223 responsables religieux, dont 45 femmes leaders, ont répondu présents pour discuter du rôle du secteur confessionnel dans la stabilité nationale.
Cette rencontre, soutenue par le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a permis de mettre en lumière la puissance du leadership spirituel dans la réinsertion des jeunes issus de groupes armés, la médiation communautaire et la consolidation du vivre-ensemble.
Selon Sa Majesté Saint Cloud, du secteur vodou, « Haïti doit trouver sa propre solution ».
Selon les communiqués du BiNUH, les échanges ont aussi permis d’aborder des questions pratiques : comment les églises, temples et mosquées peuvent servir de pôles d’écoute, de dialogue et de réintégration pour les jeunes en rupture sociale ou impliqués dans des dynamiques de violence. Les participants ont convenu de créer un réseau interreligieux permanent pour la paix et la réinsertion, capable d’accompagner les initiatives locales de désarmement et de réconciliation.
Pour les organisateurs, cette 3e session du sous-groupe représente “un pas décisif vers une stabilité durable et inclusive”, en plaçant les acteurs spirituels au cœur des stratégies de cohésion sociale et de développement communautaire.
Le document final de la session appelle à renforcer la participation des femmes leaders religieuses, à soutenir les efforts de médiation interconfessionnelle, et à développer des espaces communautaires de dialogue dans les zones affectées par la violence.
L’initiative, soutenue par le BINUH et divers partenaires locaux, s’inscrit dans une logique de cohésion sociale et de prévention des conflits à un moment où les institutions politiques peinent à se faire entendre.
Mais le parallèle n’a pas échappé aux observateurs.
L’année dernière, au Kenya, l’épouse du président William Ruto et plusieurs pasteurs proches du pouvoir avaient organisé une conférence de presse avec barbecue afin de connaître ses motivations et voir si Dieu peut toucher son âme.
Aujourd’hui question demeure :
Les leaders religieux haïtiens seront-ils les nouveaux médiateurs de la reconstruction morale ou les piliers d’une diplomatie spirituelle à la sauce kényane ?
Le secteur interfoi est représenté au CPT par Régine Abraham, l’unique femme parmi les 9 membres.
La rédaction

