Me Pierre Antoine Borgat est inscrit au tableau de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince depuis le 10 avril 1994, et il était connu de ses pairs pour sa fougue et son intransigeance, lit-on dans une note de condamnation du Barreau de Port-au-Prince.
Son assassinat, le 18 juin dernier, dans des circonstances encore troubles, est un acte criminel qui, malheureusement, n’est pas isolé, déplore le bâtonnier Patrick Pierre-Louis, soulignant que les agressions contre les avocats se sont multipliées ces dernières années.
Il déplore une régression continue vers des formes violentes de résolution de conflit et l’entrée dangereuse dans un processus de délitement du contrôle social.
Aussi, le Barreau de Port-au-Prince exige que la lumière soit faite sur le dossier Borgat. Il demande aux institutions étatiques en charge de la sécurité des citoyens et aux autorités de poursuite de mettre l’accent sur la lutte contre la criminalité qui touche les avocats.
« Lorsque l’avocat ne peut plus accomplir sa mission, c’est toute la régulation de la société par le droit qui se trouve compromise », écrit le bâtonnier dans sa note.
Me Pierre Antoine Borgat, qui était également homme d’affaires, a été tué de plusieurs balles, jeudi soir, dans la ville des Cayes. Trois personnes, dont un policier, avaient été interpellées pour leur implication présumée dans ce meurtre.
Alors que le policier était en train d’être interrogé au Service Départemental de la Police Judiciaire (SDPJ), d’autres policiers avaient brutalement interrompu la séance et l’avaient aidé à quitter le commissariat.
Les deux autres personnes allaient être relâchées.