Port-au-Prince, 25 juin 2025 — Vêtu d’une veste verte pour rappeler son parti politique EDE, et son agenda également vert en main, Claude Joseph s’est présenté ce mercredi devant la Cour d’Appel de Port-au-Prince, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse. Il a été auditionné à la suite des mercenaires colombiens et de Joseph Félix Badio, l’un des principaux accusés dans ce dossier explosif.
Lors de son intervention, Claude Joseph a vivement critiqué l’ordonnance rendue par le juge instructeur Walter Voltaire, qu’il qualifie d’« inique et bancale ». Selon lui, cette ordonnance, qui implique plusieurs proches de l’ancien président – dont lui-même, Martine Moïse, Ardouin Zéphirin et Reynald Lubérice – aurait été « conçue par des adversaires politiques », animés par une volonté de vengeance plutôt que par la quête de justice.
Avec ironie, il a lancé en créole :
« Se je wont je ki fè jij la pa di nan òdonans la se Prezidan Jovenel Moïse ki touye tèt li. Se je wont je ki fè yo pa di se zonbi ki vini la ! », (« C’est par honte que le juge n’a pas osé écrire dans l’ordonnance que le président Jovenel Moïse s’est suicidé. C’est par honte encore qu’ils n’ont pas dit que ces zombies sont là ! »).
Claude Joseph a affirmé qu’un ressortissant dominicain aurait déclaré que 20 millions de dollars auraient été investis dans le complot ayant mené à l’assassinat du chef de l’État. Une information grave, selon lui, qui n’a pas été prise en compte à sa juste valeur par la justice haïtienne.
Il a également dénoncé la révocation du commissaire du gouvernement Claude Bedford suivie de celle du Ministre de la Justice lors Rockfeller Vincent, qui, selon lui, suivait de près ce dossier et aurait pu faire avancer l’enquête, si la pression politique ne l’avait pas emporté.
Revendiquant son loyalisme sans faille envers le président Jovenel Moïse, Claude Joseph a rappelé qu’il a dû faire face, lorsqu’il était à la Primature, à une opposition féroce tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pouvoir. Il a directement mis en cause l’Ex-Premier ministre Ariel Henry, qu’il accuse d’ingérence dans le dossier judiciaire et de manipulation du processus pour des intérêts politiques.
Enfin, il a pointé du doigt ceux qu’il qualifie d’oligarques et détenteurs du monopole économique du pays, qu’il considère comme les véritables bénéficiaires du chaos et des dérives institutionnelles en Haïti.
Malgré ses critiques acerbes contre le système judiciaire, Claude Joseph a réaffirmé sa volonté de coopérer avec la justice, tout en appelant à une enquête indépendante et impartiale pour que, dit-il, « la vérité triomphe et que la mémoire du président Moïse soit respectée. »
En effet, le dossier de l’assassinat du Président Jovenel Moïse, est marqué par beaucoup d’incohérence tant au niveau des proches du défunt, du système judiciaire du pays qu’auprès de la Police Nationale d’Haïti.
Qui dit vrai ? Jovenel Moïse trouvera-t-il justice ? Son « Zonbi » (son âme) erre-t-il, pour l’instant, si on doit reprendre la suggestion de Claude Joseph ?
La Rédaction