Le commissaire divisionnaire Ader Jacques, récemment revenu à la tête de la Direction départementale de l’Artibonite (DDA) de la Police nationale d’Haïti (PNH), n’est plus en poste. Installé le 25 août dernier, il a été remplacé ce vendredi par le commissaire divisionnaire Jean Alex Pierre-Louis.
Le départ précipité d’Ader Jacques survient dans un contexte tendu, marqué par la mort de l’ancien chef rebelle Wilfort “Ti Will” Ferdinand, le 16 septembre dernier. Ce décès a provoqué une vive polémique dans le département, alors même que le commissaire n’avait pas encore lancé les opérations de démantèlement des gangs de Savien, mission pour laquelle il avait été rappelé à la demande de la population artibonitienne.
Le nom d’Ader Jacques a été associé à la mort de Ti Will, et les partisans de ce dernier n’avaient cessé de réclamer son départ. Il faut dire qu’un flou persiste autour des circonstances exactes du décès de Ferdinand.
Selon la version officielle, il aurait trouvé la mort lors d’affrontements avec la police sous la direction d’Ader Jacques. Mais cette version est fermement contestée par ses proches, qui évoquent une exécution sommaire et avaient réclamé la révocation du chef de la police. Ils viennent, sur ce point, d’obtenir gain de cause.
Lors de son installation ce vendredi, le nouveau directeur départemental, Jean Alex Pierre-Louis, a promis de poursuivre la lutte contre les gangs armés et a appelé les citoyens à collaborer avec les forces de l’ordre.
Cette nomination intervient au lendemain de l’arrivée de huit véhicules blindés — quatre destinés à la PNH et quatre à la force multinationale — ainsi que de dizaines de policiers issus d’unités spécialisées.
Les forces de l’ordre attendent encore de nouveaux équipements afin de lancer la traque des membres des gangs “Gran Grif” et “Kokorat San Ras”, qui continuent de paralyser le département de l’Artibonite.
Ce vendredi matin, la Route nationale numéro 1 a de nouveau été bloquée à Pont-Sondé. Les habitants, qui réclament des mesures fortes contre les gangs, avaient décidé de libérer temporairement la voie pour permettre le passage des blindés.
Les citoyens affirment que la situation ne changera pas tant que les bandes armées, responsables de nombreux meurtres et déplacements, ne seront pas démantelées.
Dodeley Orélus