République dominicaine, 27 octobre 2025 — L’Armée de la République dominicaine (ERD), à travers sa 4ᵉ Brigade d’infanterie, a intercepté, le 23 octobre, à un poste de contrôle mobile, près de la forteresse Général Benito Monción à Mao (province de Valverde), une Kia K5 grise immatriculée AA42070 conduite par un individu se présentant comme vice-consul Haïtien.
Selon les premiers rapports relayés par les médias dominicains El Día, Roberto Cavada et De Último Minuto, deux passagers haïtiens sans documents migratoires accompagnaient le conducteur. Ce dernier a été identifié comme Denis Mervil, porteur d’une pièce diplomatique supposément émise par les autorités haïtiennes. Tous trois ont été transférés au quartier général de la 4ᵉ Brigade pour enquête, conformément aux dispositions de la loi dominicaine sur la migration.
Les militaires dominicains, prudents, ont qualifié Mervil de « supposé vice-consul », dans l’attente d’une confirmation du ministère dominicain des Affaires étrangères (MIREX).
Mais selon des vérifications menées par Le Quotidien 509, aucune trace du nom de Denis Mervil ne figure dans les registres diplomatiques officiels dominicains, ni dans la liste des représentants haïtiens accrédités en République dominicaine.
Du côté haïtien, plusieurs sources diplomatiques et administratives contactées confirment également ne pas connaître cet individu. « Ce nom nous est totalement étranger », a confié un fonctionnaire du ministère haïtien des Affaires étrangères sous couvert d’anonymat.
Au-delà du fait divers, l’affaire met en lumière un problème plus profond : l’opacité du système diplomatique haïtien. Haïti ne publie ni registre actualisé de ses ambassadeurs et consuls, ni annuaire officiel en ligne de ses missions à l’étranger. Cette absence de transparence alimente la confusion et ouvre la porte à toutes les impostures.
Dans un contexte de crise institutionnelle et de perte de confiance citoyenne, la diplomatie haïtienne doit être lisible, traçable et responsable. Nos représentants à l’étranger devraient être connus de tous — non pas par rumeur, mais par documents officiels accessibles au public.
Ni l’ambassade d’Haïti à Saint-Domingue ni le ministère des Affaires étrangères n’ont encore publié de déclaration pour rétablir la vérité.
Ce dossier rappelle le scandale de la vente de passeports diplomatiques et de visas d’étudiants qui avait éclaboussé la diplomatie haïtienne en République dominicaine, impliquant directement l’ancien ministre des Affaires étrangères Claude Joseph et plusieurs membres de son entourage.
Une affaire qui, à l’époque, avait révélé un vaste réseau de corruption et de trafic d’influence au sein même des structures consulaires haïtiennes.
La rédaction

