C’est au Champ-de-Mars, non loin du Palais national, abandonné par les conseillers-présidents pour cause d’insécurité, que les autorités ont procédé, ce lundi 6 octobre, à l’ouverture officielle de l’année judiciaire.
Le président de la Cour de cassation a souligné l’importance de cette cérémonie marquant l’ouverture de l’année judiciaire. Il s’agit, dit-il, d’un moment fort qui s’inscrit dans une tradition symbolisant la permanence et l’autonomie de la justice.
En dépit d’une année judiciaire 2024-2025 particulièrement difficile à cause du climat d’insécurité prévalant dans le pays, « nous avons su faire œuvre qui vaille », s’est félicité le juge Lebrun, avec pas moins de 150 arrêts rendus au niveau des cinq Cours d’appel du pays.
Pour sa part, le conseiller-président Emmanuel Vertilaire, responsable du pôle judiciaire au sein du CPT, a souligné que, face à la gravité de la situation, tous les acteurs du système judiciaire doivent agir constamment pour rétablir l’autorité de l’État.
Le conseiller-président, épinglé dans le scandale de corruption à la BNC, a aussi rappelé que la justice doit poursuivre et sanctionner les auteurs d’actes répréhensibles, tout en garantissant le respect des droits de chaque citoyen.
Le Premier ministre Alix D. Fils-Aimé a, de son côté, réaffirmé l’engagement du gouvernement et sa détermination à œuvrer au renforcement de l’appareil judiciaire. Il faut, ajoute-t-il, des réponses urgentes et adéquates aux besoins de la population, notamment en matière de justice.
Quant au bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Patrick Pierre-Louis, il a dénoncé les mauvaises conditions de travail des avocats dans la juridiction. Il demande aux autorités de travailler au renforcement du système judiciaire.
La cérémonie s’est déroulée en présence notamment de plusieurs conseillers-présidents (Edgard Leblanc Fils, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire, Leslie Voltaire et Frinel Joseph), du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, du président de la Cour de cassation et du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Jean Joseph Lebrun, ainsi que de membres du gouvernement, de représentants des avocats, du corps diplomatique, de la BRH, de l’OPC et d’organisations de défense des droits humains.
Les directeurs généraux de la DGI et de l’ULCC, le commandant en chef de l’armée et le directeur général de la police ont également pris part à la cérémonie.
Il faut souligner que les armes se sont étonnamment tues ce lundi à l’occasion de cette cérémonie, ce qui pousse plus d’un à se demander par quel miracle, d’autant qu’aucun foyer de gangs n’a été démantelé. Les autorités, rappelons-le, ont fui depuis un certain temps le Champ-de-Mars, où même le Palais national ne peut pas recevoir les conseillers-présidents qui, depuis leur prise de fonction, se sont établis à la Villa d’Accueil.
Dodeley Orélus

