Le représentant d’Haïti à l’ONU, Antonio Rodrigo, s’est félicité de l’adoption à l’unanimité de la résolution 2752 (2024) et a remercié tous les membres du Conseil, en particulier les États-Unis et l’Équateur, d’avoir activement œuvré à cette fin.
Haïti est particulièrement encouragé par les nouvelles dispositions de la résolution visant à rendre le régime de sanctions plus efficace, a-t-il dit, citant l’élargissement de la portée de l’embargo sur les armes pour prévenir l’entrée illicite d’armes et alimenter la violence des gangs en Haïti, ainsi que l’élargissement de la portée des activités qui déstabilisent son pays.
À l’unanimité des 15 membres, le Conseil a adopté la résolution 2752 (2024) qui impose «à tous les États membres (des Nations unies) de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert direct ou indirect à destination de Haïti, depuis ou via leurs territoires ou par leurs ressortissants (…) de tous les types d’armements, y compris armes, munitions, véhicules et équipements militaires et paramilitaires».
Amesty International rapporte que depuis les années 80, les États-Unis sont le principal fournisseur d’armes d’Haïti. Toutefois, à la suite du coup d’État de 1991, le gouvernement américain a imposé un embargo sur les armes à destination de ce pays. Des exceptions permettent cependant d’autoriser des transferts d’armes américaines au cas par cas.
L’ambassadeur des Etats Unis, Janet Ann Sanderson, avait indiqué en octobre 2006 que le gouvernement américain avait décidé de modifier la loi qui autorisait l’embargo sur les armes contre Haïti. Janet Ann Sanderson avait alors affirmé que la Police Nationale d’Haïti pourra acheter des armes, et précise que le gouvernement haïtien devra, comme tous les autres pays, acheter des licences d’importation d’armes.
En 2015, la police faisait état d’environ 250 000 armes illicites en circulation à travers le pays, selon Michel-Ange Gédéon.
« La police nationale s’est souvent retrouvée mal équipée et incapable d’intervenir dans les zones où sévissaient les gangs. » avait déploré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un rapport au Conseil de sécurité daté du 9 juillet 2019.
Avec ce vote, on se demande ce qu’il sera des différents matériels nécessaires pour la Police Nationale et l’Armée d’Haïti dans le cadre de la lutte contre le banditisme. D’après les rapports de l’ONUDC, les armes, munitions, matériels, drones des bandits sont rentrées en contrebande des Etats-Unis, passant par la République dominicaine et d’autres pays de la Caraïbe.
L’application de cette résolution par les pays des Nations Unies ne sera pas une tâche facile.
La rédaction