L’affaire impliquant l’animateur et producteur haïtien Carel Pedre a rapidement dépassé le cadre d’un dossier pénal classique pour prendre une dimension migratoire, en raison de l’intervention de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Malgré la fixation d’une caution judiciaire, c’est désormais la retenue administrative de l’ICE qui explique son maintien en détention.
Les faits rapportés par la police
Selon le rapport des forces de l’ordre, aux alentours de 12 h 52 du matin, une voisine résidant dans le bloc 9000 de Northwest 57th Street, à Tamarac, dans le nord-ouest du comté de Broward, a contacté le 911. Elle a déclaré avoir vu un homme en train d’étrangler une femme nue, qui criait à l’aide selon le média haitiantimes.
À l’arrivée de l’adjointe du shérif Juliana Tenaglia, les agents ont aperçu Carel Pedre dans la rue, à proximité de l’immeuble. Celui-ci a expliqué que sa compagne, avec qui il entretenait une relation depuis environ six mois, aurait publié une photo qu’il jugeait embarrassante, le montrant avec une partie de son corps exposée à travers son pantalon.
Il a déclaré être entré dans la chambre, avoir pris le téléphone de sa compagne, puis quitté l’appartement. La femme, entièrement nue, l’aurait poursuivi hors du logement, dans les escaliers, puis jusque dans la rue, afin de récupérer son téléphone. Carel Pedre a également indiqué que sa compagne aurait « fait un mouvement brusque », ce qui expliquerait des ecchymoses observées sur ses avant-bras. Il a par ailleurs reconnu avoir verrouillé l’accès à l’appartement à distance, à l’aide du système de fermeture contrôlé par son téléphone.
La version de la femme
Lors de leur premier échange avec la police, la femme a refusé de relater les faits, déclarant se préoccuper de la réputation de Carel Pedre et du sort de ses enfants. Par la suite, elle a affirmé que le journaliste l’avait jetée au sol, tout en précisant qu’il ne l’avait pas étranglée.
Ces éléments, marqués par des versions divergentes, constituent la base du dossier pénal actuellement en instruction devant la justice du comté de Broward. À ce stade, aucune condamnation n’a été prononcée, et la présomption d’innocence demeure pleinement applicable.
Une caution accordée, mais une libération bloquée
Présenté devant un juge, Carel Pedre s’est vu accorder une libération sous caution fixée à 1 000 dollars. En temps normal, cette décision aurait permis sa remise en liberté conditionnelle.
Toutefois, cette libération n’a pas été effective en raison de l’émission d’un ICE detainer, une mesure administrative par laquelle les autorités fédérales de l’immigration demandent aux autorités locales de maintenir une personne en détention, indépendamment de l’évolution de son dossier pénal.
Un statut migratoire sous examen
Selon des sources proches du dossier, Carel Pedre serait titulaire d’un visa de tourisme au moment de son arrestation. Ces mêmes sources indiquent qu’il disposerait d’un dossier de demande de résidence actuellement en cours de traitement auprès des autorités américaines.
Toujours selon ces sources, la situation personnelle du journaliste pourrait être considérée comme sensible par les services de l’immigration. Il est notamment fait état de l’existence d’un foyer parallèle, un élément qui, dans le cadre de l’examen d’un dossier migratoire, peut être perçu comme un facteur de suspicion par l’ICE. Ce type d’élément peut amener les autorités à procéder à des vérifications approfondies, notamment sur la cohérence des déclarations et la nature réelle du séjour sur le territoire américain.
Il convient de souligner que ces informations ne constituent ni une décision administrative ni une conclusion juridique, mais permettent de comprendre pourquoi l’ICE aurait choisi de maintenir une retenue migratoire à ce stade de la procédure.
L’ICE, un levier déterminant
La détention sous l’autorité de l’ICE est de nature administrative et distincte de la procédure pénale. Elle peut conduire à :
un transfert vers un centre de détention migratoire ; une comparution devant un juge de l’immigration ; ou l’ouverture d’une procédure d’éloignement du territoire américain.
À ce jour, aucune déclaration officielle de l’ICE n’a confirmé l’ouverture d’une procédure de déportation ni précisé les motifs exacts justifiant la retenue.
L’évolution de la situation dépendra désormais autant des tribunaux pénaux locaux que des instances de l’immigration, dont les décisions restent déterminantes pour la suite du dossier.
La rédaction
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