Alors que plus de 45 % de son mandat sont désormais écoulés, Laurent Saint-Cyr semble confirmer que Haïti n’est pas sa priorité. Ce vendredi matin, l’aéroport international était en effervescence : le coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition a quitté le pays, destination Qatar.
En fait, qu’a t-il à perdre ? Il n’est pas candidat à un poste électif, il n’est que le pion qui doit sceller les relations stratégiques avant le 7 février. Reconnu pour être le Conseiller Président ayant fait le plus de voyages contre zéro rencontres bilatérales utiles à Haïti, Laurent Saint-cyr confirme qu’il est en mission personnelle pour un groupe et non pour Haïti. L’équipe de communication de la Présidence tout aussi indignée par ce voyage a même tarde à communiquer sur ce voyage. Ce n’est qu’aux environs de 6h15PM que la Présidence a publié les photos du départ et informé que M. Saint-Cyr participera au « Deuxième Sommet mondial pour le développement social ». Une initiative de l’Assemblée Générale des Nations-Unies et selon les résolutions 78/261 et 78/318 de l’Assemblée Générale des Nations-Unies.
Qui doit-il rencontrer ? Qui l’a invité ? Quel est l’agenda ? Pourquoi avoir donné la priorité à ce voyage et non au désarroi de la population qui paie d’ailleurs la facture? Ce sommet des Nations Unies se déroulera du 4 au 6 novembre à Doha., pourquoi avoir laissé Haïti depuis le 31 octobre ?
Encore pour un autre sommet de l’ONU
Le deuxième Sommet mondial pour le développement social est une rencontre internationale organisée par les Nations-Unies. Il s’appuie sur la première version du sommet, le World Summit for Social Development de 1995 à Copenhagen, où furent adoptés la « Déclaration de Copenhague sur le développement social »Il réunit dirigeants, organisations et acteurs de la société civile autour des grands enjeux d’inclusion, d’emploi et de lutte contre la pauvreté. Une opportunité de voyage questionnable car Laurent était avec l’ensemble des Chefs d’Etat du monde le 23 septembre dernier à New York.
Un cynisme assumé ?
Pendant que la communauté internationale multiplie les élans de solidarité envers les victimes de Melissa, Laurent Saint-Cyr, lui, s’éloigne du pays. Aucune déclaration de sympathie, aucun message de condoléances pour les familles endeuillées, ni même un mot de remerciement envers les pays qui ont offert leur aide humanitaire.
Ce silence glacial renforce le sentiment d’abandon vécu par une population déjà très éprouvée.
« Qui sont donc les Haïtiens pour mériter la sympathie de Laurent Saint-Cyr ? » se demandent plusieurs observateurs, consternés.
Un pays meurtri
Le dernier bilan officiel de la Protection civile fait état d’au moins 30 morts, 20 blessés et une vingtaine de disparus. Si l’alerte est désormais levée, mais le gouvernement Alix Didier Fils-Aimé invite toujours les citoyens à rester vigilants. Leslie Voltaire, devenu figure emblématique du Conseil présidentiel de transition joue à nouveau le rôle constant et permanent de sapeur-pompier pour combler les vides de l’absentéiste Laurent Saint-cyr auprès de la population. Voltaire est aux commandes à côté des autres membres du CPT et donne son ton.
A Petit-Goave, outre les morts à déplorer, des dizaines de maisons ont été emportées, de nombreuses têtes de bétail ont disparu. Dans le département des Nippes, les autorités locales signalent trois morts et quatre disparus, tandis que plusieurs familles trouvent refuge dans de précaires centres provisoires.
Aux Cayes, dans le Sud, la mairie rapporte deux disparus et des inondations majeures, notamment à Simon. Au total, 2 655 sinistrés sont actuellement hébergés dans des abris temporaires, selon la mairesse Claire Daphnée France.
Entre distance et indifférence
Face à un tel drame humain, l’absence de réaction et de sincérité envers les victimes de l’ouragan est interprétée comme un relâchement coupable.
Même par diplomatie ou décence, laurent Saint-Cyr aurait pu saluer la Jamaïque et Cuba, également frappées durement par l’ouragan Melissa —à défaut de s’adresser à la République Dominicaine, avec laquelle les relations demeurent (entre parenthèse) tendues.
Cette indifférence politique et cette distance assumée nous poussent à nous interroger: Est-il insouciant, inconscient, incompétent ou simplement insensible à la douleur du peuple haitien ?
Brigitte Benshow avec l’équipe de la rédaction
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