Le président dominicain Luis Abinader a qualifié de « douloureuse » la mort de la jeune haïtienne Stephora Anne-Mircie Joseph, 11 ans, lors d’une excursion avec son école, l’institut Leonardo Da Vinci. Le drame s’est produit le 14 novembre dernier à Santiago, la 2e ville dominicaine.
« C’est une affaire très douloureuse, très triste, qui nous a tous affectés dans le pays », affirme Luis Abinader. Il réaffirme sa confiance dans l’action du Procureur et rappelle que le ministère public a déjà pris des mesures.
Abinader affirme que « la République dominicaine n’est pas un pays raciste », arguant que « c’est un pays où nous sommes tous métis à plus de 85% et cette situation n’a jamais été vue ».
La réaction du président dominicain arrive près d’un mois après le drame de Santiago. L’affaire fait déjà grand bruit en Haïti, en République dominicaine mais également au-delà des frontières de l’île.
Plus d’un estime qu’il ne s’agit que des larmes de crocodiles et d’un discours pour la consommation internationale, rappelant l’attitude de ce président vis-à-vis d’Haïti ou des ressortissants haïtiens vivant dans son pays.
Ce qui s’est passé à Santiago n’est pas un fait divers, c’est le résultat d’un discours xénophobe véhiculé dans certaines communautés, notamment chez les ultranationalistes dominicains.
Stephora en a d’ailleurs déjà été victime d’injures à caractère raciste de la part de ses camarades à cause de la couleur de sa peau notamment.
Le maire de Dajabon, Santiago Riveron Arias, n’a-t-il pas demandé le week-end dernier aux autorités d’initier « un rapatriement massif » des immigrants irréguliers haïtiens pour que la République dominicaine ne perde pas « son identité nationale » ?
N’est-ce pas le président Abinader lui-même qui, mécontent de la décision d’Haïti d’un canal à Ouanaminthe a entrepris une campagne d’expulsion massive touchant même des femmes enceintes ?
On se rappelle avec douleur la mort, le 9 mai dernier, de Lourdia Jean-Pierre, 32 ans, qui a rendu l’âme après avoir accouché à domicile par crainte d’être renvoyée en Haïti si elle avait accouché à l’hôpital ?
La République dominicaine n’est donc pas un pays raciste M. Le Président ou Elle ne peut être qualifiée de pays intrinsèquement raciste, notamment en raison de son histoire et des liens familiaux profonds qui unissent les deux peuples sur l’île. Toutefois, les discours politiques anti-haïtiens, enracinés dans une société fortement stratifiée où la couleur de peau et la texture des cheveux demeurent des marqueurs d’inégalités, nourrissent des comportements discriminatoires. La mort de Stéphora révèle avec brutalité cette réalité cruelle qui persiste en République dominicaine.
Dodeley Orélus
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