Dans une note publique du 26 Novembre 2025, le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana (BSA) dresse un réquisitoire sans concession contre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement, qu’il accuse d’avoir précipité le pays dans une crise de souveraineté profonde, marquée par la soumission aux puissances étrangères, la corruption et l’effondrement de l’autorité de l’État.
S’appuyant sur une alerte lancée dès le 6 octobre 2024, le BSA affirme que la transition actuelle conduit Haïti vers « une destruction accélérée », soutenue par un pillage systématique des ressources publiques et un affaiblissement méthodique des institutions. L’organisation condamne avec fermeté l’attitude de certaines représentations diplomatiques étrangères, dénonçant une ingérence jugée inacceptable dans le fonctionnement interne de l’État haïtien. Elle accuse notamment le chargé d’affaires américain et l’ambassadeur canadien d’utiliser les sanctions comme instruments de pression politique et de chantage.
Une transition qualifiée de trahison politique
Pour le BSA, la crise actuelle n’est pas le fruit d’un simple désaccord administratif, mais la conséquence directe de la trahison des engagements de l’Accord du 3 avril par les membres du CPT.
Cet accord, présenté comme le fondement même de leur légitimité, aurait été vidé de sa substance au profit d’une gouvernance tournée vers l’enrichissement personnel et la recherche d’une reconnaissance internationale fondée sur la docilité.
Le document critique ouvertement le recours à l’Organisation des États Américains (OEA) pour définir une feuille de route nationale, une démarche assimilée à un abandon de souveraineté. De même, l’adhésion sans réserve à certaines résolutions de l’ONU est présentée comme une acceptation tacite de la mise sous tutelle d’Haïti.
La responsabilité directe de Fritz Alphonse Jean
Dans cette note, Fritz Alphonse Jean est nommément désigné comme l’un des symboles de cette rupture avec l’esprit de l’Accord de Montana. Le BSA lui reproche d’avoir trahi le mouvement qu’il était censé incarner, de s’être isolé politiquement et d’avoir privilégié ses intérêts personnels au détriment de la cause nationale.
Le BSA appelle à une alternative souveraine
Face à ce qu’il qualifie d’humiliation nationale, le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana appelle à la construction urgente d’un nouveau pouvoir issu de la volonté populaire. Cette alternative devrait s’appuyer sur une mobilisation citoyenne structurée, un plan national de sécurité et une politique de justice sociale visant à restaurer l’autorité de l’État et la dignité nationale.
Le BSA souhaite retirer à la communauté internationale l’argument sécuritaire utilisé pour justifier une tutelle renforcée à travers les résolutions de l’OEA et de l’ONU, et poser les bases d’une coopération internationale redéfinie, fondée sur le respect mutuel.
Une mise en garde aux relents historiques
Dans un passage au ton particulièrement sévère, la note rappelle que les collaborateurs des puissances étrangères ont historiquement fini par être méprisés par ceux-là mêmes qu’ils servent, soulignant la nécessité de rompre avec toute forme de dépendance politique externe.
Le BSA affirme enfin travailler avec des organisations nationales et de la diaspora à la mise sur pied d’une proposition alternative capable de réorienter la trajectoire nationale vers la souveraineté, la justice sociale et la stabilité institutionnelle.
« L’intelligence politique, l’organisation, la résistance et la mobilisation citoyenne guideront la marche du peuple vers sa victoire », conclut la note.
Document est signé par Magalie Comeau, Denis Ginette Chérubin et Jacques Ted St Dic.
La rédaction
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