New York, 24 septembre 2025 — En marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Chargé d’affaires des États-Unis en Haïti, Henry T. Wooster, a livré un message sans détour à l’adresse des dirigeants haïtiens et de la communauté internationale. Lors d’une rencontre avec des journalistes organisée par le New York Foreign Press Center, il a réaffirmé la détermination de Washington à soutenir Haïti, tout en conditionnant ce soutien à des avancées concrètes.
Soutien américain sous conditions
Wooster a averti que le financement américain de la mission multinationale de sécurité (MSS), rebaptisée “Gang Suppression Force”, n’est pas garanti au-delà de décembre 2025 si le Conseil de sécurité de l’ONU n’adopte pas la résolution proposée. « Le soutien des États-Unis à cette mission n’est pas illimité ni automatique », a-t-il prévenu, soulignant que Washington attend des résultats tangibles sur le terrain.
Élections : « Les Haïtiens doivent se rendre aux urnes »
Le diplomate a insisté sur l’urgence d’organiser des élections crédibles et inclusives.
« Les Haïtiens doivent se rendre aux urnes et élire un président. Plusieurs obstacles se dressent sur cette voie. Ces obstacles vont des crises sécuritaires, au refus de certains membres du Conseil présidentiel de transition d’agir, de bouger, en passant par la question épineuse de la Constitution haïtienne », a constaté Henry Wooster.
Interrogé sur le dilemme constitutionnel, il a ajouté :
« La question est la suivante : les Haïtiens doivent-ils modifier la Constitution haïtienne avant de pouvoir organiser des élections légitimes, ou doivent-ils modifier la Constitution pour avoir un chef d’État élu crédible – une distinction – crédible, ou cela peut-il attendre ? C’est une question importante. Je pense que la question de la Constitution, qui est le tissu conjonctif qui maintient la cohésion de votre entreprise souveraine, est importante dans n’importe quel pays. C’est donc une question légitime. »
Mais il a aussi mis le doigt sur ce qu’il considère comme « le problème » :
« Le problème, c’est que la sécurité, cette question constitutionnelle et la question des élections ne doivent pas servir de prétexte pour ne pas agir », a dit le chargé d’affaires américain.
Des postes qui « ne sont pas à vie »
Wooster a dénoncé l’inaction et la tendance à s’accrocher aux fonctions de transition :
« En d’autres termes, vous ne pouvez pas occuper ces postes à vie. Ce ne sont pas des postes à vie. Il y a une histoire derrière cela, qui n’est pas bonne, et qui a énormément contribué à l’instabilité de l’État haïtien. Il faut un chef d’État démocratiquement élu. Cela doit se faire. La question de savoir si oui ou non, comment, les détails de la constitution, c’est à Haïti d’en décider », a-t-il ajouté.
Un message clair et ferme
Ces déclarations marquent une mise en garde explicite de Washington : le soutien américain reste possible, mais il dépend désormais de l’engagement des autorités haïtiennes à avancer sur le chemin des élections et de la gouvernance démocratique. L’avenir dira le reste.
La rédaction
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