New York – États-Unis, le 24 septembre. Devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président dominicain Luis Abinader a appelé à une réforme de l’ONU, qu’il estime en déclin, et à une action internationale immédiate et robuste pour faire face à la crise en Haïti. Il a dénoncé la situation comme une « tragédie humaine sans précédent », qualifiant les gangs armés qui contrôlent plus de 90 % de Port-au-Prince de menace directe pour la paix et la sécurité de la République dominicaine et de toute la région.
Il a également insisté sur la nécessité de réformer et de renforcer les enceintes de dialogue internationales afin de leur redonner crédibilité et efficacité, et proposé que la région des Caraïbes et l’Amérique latine désignent un leader visionnaire, indépendant et engagé, capable de porter un projet concret pour Haïti.
« Il faut des enceintes de dialogue plus efficaces et plus honnêtes. Il est nécessaire de transformer l’ONU pour qu’elle ne perde pas sa valeur et lui redonner davantage de crédibilité. Je propose que la région des Caraïbes et l’Amérique latine désignent un leader visionnaire, indépendant et engagé, capable de porter un projet concret pour Haïti. Je dénonce également la désinformation qui circule sur les plateformes numériques, entravant la perception réelle de la crise. »
Abinader a soutenu la transformation de la mission MSS, dirigée par le Kenya, en une force dotée d’un commandement renforcé et d’un appui logistique sous mandat onusien. Il a insisté sur le fait qu’aucune négociation n’est possible avec ces groupes armés et que seule une action collective internationale cohérente et durable peut rétablir la sécurité et permettre un accord démocratique entre les Haïtiens eux-mêmes.
Il a également souligné que la diplomatie robuste appliquée contre Haïti vise à inciter la communauté internationale à se concentrer davantage sur le pays actuellement contrôlé par les gangs. Depuis 2023, avec le dossier de la construction du canal de Ouanaminthe sur la rivière Massacre, la République dominicaine a fermé officiellement ses frontières avec Haïti, donnant accès uniquement aux diplomates, aux organisations humanitaires et au commerce.
Sur le plan national, le président a réaffirmé la protection des frontières dominicaines et la poursuite de son régime migratoire strict, rappelant que plus de 250 000 Haïtiens en situation irrégulière ont été expulsés en huit mois. Il a appelé la communauté internationale à ouvrir les yeux sur la gravité de la situation en Haïti et à soutenir des mesures concrètes pour stabiliser le pays. Il a également proposé que l’ONU vote pour une femme en tant que prochaine Secrétaire générale, en remplacement d’Antonio Guterres.
La veille, le ministre des Affaires étrangères Roberto Álvarez avait rappelé au Conseil économique et social (ECOSOC) la nécessité d’une réponse rapide et intégrée du Conseil de sécurité, soulignant le rôle continu de la République dominicaine dans l’assistance médicale au personnel de la MSS et le soutien au renforcement du comité de sanctions et de l’embargo sur les armes, conformément à la résolution 2653 du 21 octobre 2022.
La rédaction
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