Turks & Caïcos : la diaspora haïtienne sous le choc après une attaque meurtrière

Port-au-Prince, 28 juillet 2025 — L’émotion est vive au sein de la communauté haïtienne des Îles Turques-et-Caïques après une attaque armée sanglante survenue dans la nuit du 27 au 28 juillet à Providenciales. Trois personnes ont perdu la vie et dix autres ont été grièvement blessées lorsqu’un groupe armé a ouvert le feu dans la boîte de nuit populaire Island Hookah Lounge.

Contacté par Le Quotidien 509, le propriétaire du club a confirmé que douze personnes ont été touchées, parmi lesquelles deux agents de sécurité et une serveuse. Selon son témoignage, un conflit entre un gang et un autre groupe aurait éclaté dans un établissement voisin. Les individus visés auraient ensuite cherché refuge au Island Hookah Lounge, avant d’être poursuivis par les assaillants jusque sur les lieux du drame.

Dans un communiqué officiel, le Ministère haïtien des Affaires Étrangères a dénoncé un « acte odieux » et exprimé sa solidarité aux familles des victimes, tout en saluant la réaction des autorités locales, notamment celle de la gouverneure Deleeni Daniel-Selvaratnam et du Premier ministre Charles Washington Misick. La diplomatie haïtienne appelle à la retenue, à la prudence et rejette toute tentative de récupération communautaire de ces événements.

Cette tragédie survient dans un climat déjà préoccupant. Ces dernières semaines, plusieurs incendies criminels ont visé les habitations de ressortissants haïtiens à Providenciales, dont le dernier remonte au 24 juillet. Autant de signaux d’alerte qui inquiètent une diaspora nombreuse et dynamique.

Présente à une heure de vol seulement d’Haïti, la communauté haïtienne des Îles Turques-et-Caïques représente une diaspora vivante et essentielle : entrepreneurs, employés du tourisme, artistes, jeunes professionnels. Tous participent activement à la vie locale, tout en restant profondément attachés à leurs racines.

On y retrouve l’âme de Port-au-Prince, les saveurs de Jérémie, les souvenirs d’Haïti dans chaque assiette de fritay, chaque bouteille de crémas, chaque bouchée de diri sòs pwa ou de pikliz partagé. La diaspora haïtienne n’oublie pas d’où elle vient, ni les combats de son peuple.

La rédaction