Le Ministre du Tourisme, John Herrick Dessources, a rencontré, le jeudi 5 juin 2025, les agents de la Police Touristique (POLITOUR) à l’École Hôtelière d’Haïti, à Pétion-Ville. Cette initiative s’inscrit dans un plan stratégique de modernisation du tourisme, visant à renforcer les capacités opérationnelles de la POLITOUR et à valoriser son rôle central dans la sécurité et l’accueil des visiteurs, lit-on dans le communiqué du Ministère de la Communication.
Lors de son intervention, le ministre a salué le travail remarquable des agents, souvent confrontés à des conditions difficiles, et les a exhortés à maintenir leur professionnalisme et leur engagement. Il a insisté sur leur rôle essentiel dans la construction de la confiance et la valorisation du patrimoine haïtien.
Parmi les mesures annoncées figurent des formations continues (langues, secourisme, protection des sites), la modernisation des postes d’accueil (notamment au Champ de Mars, à l’aéroport international et au Cap-Haïtien), ainsi que l’acquisition de matériels essentiels : véhicules, ordinateurs, imprimantes. Le ministre a aussi promis de faire remonter à la PNH et au Ministère de la Justice les doléances des agents : effectifs insuffisants, manque d’armement et conditions de travail précaires.
Mais ces intentions, aussi louables soient-elles, se heurtent à une réalité nationale alarmante. L’insécurité galopante, notamment dans les axes touristiques majeurs, l’insalubrité chronique au Cap-Haïtien dénoncée par le Président du Conseil Présidentiel de transition Fritz A. Jean, ou encore la multiplication des zones de non-droit à Port-au-Prince, constituent autant de freins structurels à toute relance durable du tourisme.
La volonté du ministre de doter la POLITOUR d’outils modernes apparaît en décalage avec l’état général du pays : aéroports souvent dysfonctionnels, hôtels en difficulté, routes impraticables, et surtout une image extérieure dégradée par la violence, les kidnappings et l’absence de gouvernance crédible.
De nombreuses voix ont, d’ailleurs critiqué la “cosmétisation” des discours de certains ministres, alors que les grandes villes du pays croulent sous les ordures, faute d’un système de gestion des déchets opérationnel. À cela s’ajoute la pression constante du banditisme sur les routes nationales, réduisant à néant les efforts de réhabilitation touristique.
Il est un fait que tant les conditions globales de sécurité, de propreté et de gouvernance ne seront pas rétablies, la relance du tourisme restera un vœu pieux.
La rédaction